Emmanuel
23/05/2008
La principale de nos conclusions est que la croissance indispensable pour faire reculer la pauvreté et assurer un développement durable réclame un Etat fort
Remarquable ellipse, lesprit critique comprendra :
« La principale de nos conclusions est que la croissance indispensable [à la continuation de notre système dont nous aurions éventuellement pu supposer, de par la croyance absolue que nous avons en le progrès, quil eût agi indirectement] pour faire reculer la pauvreté et assurer un développement durable réclame un Etat fort »
Bertrand
24/05/2008
« La finance folle ne doit pas nous gouverner » : les doyens de la social-démocratie européenne défient la City !
24 mai 2008
Par Jacques Cheminade
Tranchant le nud gordien du temple du capitalisme financier, les doyens de la social-démocratie européenne viennent de faire irruption sur la scène politique, là où depuis longtemps nous espérions quils se manifestent. Leur intervention a pris la forme dune lettre adressée à Nicolas Sarkozy, en vue de la présidence française de lUnion européenne, intitulée : « Les marchés financiers ne peuvent nous gouverner » ( le 22 mai, sur http://www.laurent-fabius.net). Ce texte a été repris dans la page « Débats » du quotidien le Monde, le même jeudi 22 mai, sous le titre encore plus provocant de : « La finance folle ne doit pas nous gouverner ». Ainsi, la boîte de Pandore longtemps fermée se trouve ouverte pour un débat public sur lenjeu fondamental de la politique internationale, auquel nous participerons pour pousser constamment les feux, car il y a urgence à ce que les paroles se transforment en actes.
Les partisans du « capitalisme de casino anglo-saxon » ne sy sont pas trompés. Ambrose Evans-Pritchard, dans le Sunday Telegraph, en bon chien de garde de loligarchie britannique et en ennemi historique de Lyndon LaRouche, a tout de suite flairé le danger. Il sécrie : « Ce texte fulminant [qui na été signé par aucun responsable britannique] est la manifestation à ce jour la plus claire dune poussée de plus en plus puissante vers un “super régulateur” européen, qui réduirait lAutorité des services financiers britannique à un statut de branche régionale et serait une menace grave pour la City de Londres. » Les critiques européens veulent « saisir leur chance de couper les ailes de la City » car ils savent que « la Grande-Bretagne est exceptionnellement vulnérable après laffaire de Northern Rock ». Avec les départs prochains de José Manuel Barroso, un « partisan du libre marché », et de Charlie McCreevy,le commissaire au Marché intérieur et aux Services, Ambrose Evans-Pritchard craint de perdre « nos protecteurs à Bruxelles ».
Le texte des « socialistes continentaux » a été signé par quasiment tous les doyens européens de leur groupe : Jacques Delors, Jacques Santer, Massimo dAlema, Lionel Jospin, Pavvo Lipponen, Goran Persson, Poul Rasmussen, Michel Rocard et cinq anciens ministres de lEconomie et/ou des Finances. Il ne sagit donc pas dune initiative courageuse bien que minoritaire, mais dun texte institutionnel. Bien que nous croyions savoir le rôle déterminant joué dans sa rédaction par Michel Rocard, qui défend depuis longtemps un Nouveau Bretton Woods, cest tout un « pack », comme diraient les rugbymen doutre-Manche, qui pousse derrière. On comprend donc les craintes des milieux financiers londoniens. Quon en juge par des citations qui se suffisent à elles-mêmes :
« Cette crise financière nest pas le fruit du hasard. Elle nétait pas impossible à prévoir (...) La sonnette dalarme avait été tirée il y a des années par des individus lucides. La crise incarne de fait léchec de marchés peu ou mal régulés et elle nous montre une fois de plus que ceux-ci ne sont pas capables dauto-régulation. (...) Les prêts hypothécaires douteux (...) ne sont que les symptômes dune crise plus large en matière de gouvernance financière et de pratiques commerciales. (...) Linégalité croissante des revenus sest produite parallèlement à une croissance continue du secteur financier. (...) Le monde des finances a accumulé une masse gigantesque de capital fictif qui naméliore que très peu la condition humaine et la préservation de lenvironnement. (...) Le capitalisme décent (...) requiert une intervention publique efficace. »
Après avoir ainsi posé le diagnostic, les intervenants soulignent les dangers : « Les augmentations spectaculaires des prix de lénergie et des produits alimentaires viennent aggraver les effets de la crise financière et sont de mauvais augure. Il est très significatif que les fonds spéculatifs ont contribué à la hausse des prix des denrées de base. Les citoyens des pays les plus pauvres en seront les plus touchés. Nous risquons de nous trouver face à une misère sans précédent, à une prolifération dEtats en faillite, à des flux migratoires plus importants et à davantage de conflits armés. » A lillusion dune Union européenne préservée, ils répondent : « Mais noublions pas les problèmes croissants sur les marchés immobiliers au Royaume Uni, en Espagne et en Irlande et le marasme économique qui se répand partout en Europe. » Cette analyse est dautant plus remarquable quun autre socialiste français, Henri Weber, venait de déclarer dans le numéro de mai 2008 dEnjeux que « nous sommes dans une longue période dexpansion économique très puissante. La croissance mondiale na jamais été aussi forte… » Il y a donc des pendules ou des montres, sil sagit de Julien Dray, quil faudra remettre à lheure en famille.
Enfin, et cest le plus intéressant, nos amis du Parti socialiste européen concluent : « LEurope doit étudier ces évolutions et identifier les conséquences prévisibles dans le court et le long terme afin délaborer des propositions à ladresse de la communauté internationale permettant de contrer les effets et les causes profondes de cette crise. » Pour affirmer enfin : « Il est temps de créer un comité de crise européen qui rassemble des représentants politiques de haut niveau, danciens chefs dEtat et de gouvernement ou des ministres des Finances ainsi que des économistes renommés et des experts financiers de tous les continents. » Et « donner comme tâche principale à ce comité (...) de présenter au conseil des ministres, aux Etats membres du Conseil de sécurité de lONU, au directeur général du FMI et à toutes les autorités et instances concernées une série de propositions afin de limiter les effet(s de la crise et préparer une conférence financière mondiale afin de repenser les règles de la finance internationale et de la gouvernance concernant les thèmes économiques mondiaux. »
Cela change des vagues généralités habituelles qui hantent les couloirs de la bureaucratie. Vous dites « capital fictif ? » Mais où a-t-on entendu parler depuis longtemps de ce concept, sinon chez Rosa Luxembourg et… Lyndon LaRouche ou Jacques Cheminade ? Vous parlez dune « conférence financière mondiale » ? Mais où cela peut-il se trouver, sinon dans lappel dHelga Zepp-LaRouche et de moi-même pour un Nouveau Bretton Woods, initiative lancée par ailleurs par Michel Rocard et reprise par le Parlement italien dans une proposition adoptée le 6 avril 2005 ?
Nous devons donc fêter la bonne nouvelle en nous mettant au travail. Il faut faire vite : la crise du système financier est devenue effondrement, les prix du pétrole, des matières premières et des produits agricoles font lobjet dune spéculation immorale, destructrice et criminelle dans ses conséquences. La réunion de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture, qui va se tenir du 3 au 5 juin à Rome, doit être loccasion de tout mettre sur la table, au sens propre comme au figuré. Il en va du futur de lhumanité. On veut croire que les sociaux-démocrates dabord, MM.Jean Ziegler, Jacques Diouf et Henri de Stutter, lanceront avec nous une offensive décisive, éradiquer la faim et la malnutrition et mettre en oeuvre un Nouveau Bretton Woods constituant un seul et même combat : le premier est le but immédiat, le second est ce qui nous permettra de lemporter. Pour y parvenir, nous devons faire sauter les barrages de ceux que M.Ziegler appelle à juste titre « les criminels contre lhumanité », en donnant charitablement leur dernière chance à ces autres « socialistes » qui dirigent lOMC et le FMI.
flupke
25/05/2008
Je convie les lecteurs à lire les propos de Mr Maurice Allais , prix Nobel d’économie , à propos de l’économie mondialisée . Il est curieux que le silence se soit fait sur ce qu’il a dit il y a quelques années , j’extrais en particulier :
“Au centre de toutes les difficultés rencontrées, on trouve toujours, sous une forme ou une autre, le rôle néfaste joué par le système actuel du crédit et la spéculation massive quil permet. Tant quon ne réformera pas fondamentalement le cadre institutionnel dans lequel il joue, on rencontrera toujours, avec des modalités différentes suivant les circonstances, les mêmes difficultés majeures. Toutes les grandes crises du XIXème et du XXème siècle ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation.
Particulièrement significative est labsence totale de toute remise en cause du fondement même du système de crédit tel quil fonctionne actuellement, savoir la création de monnaie ex nihilo par le système bancaire et la pratique généralisée de financements longs avec des fonds empruntés à court terme.”
Un autre dira que cette économie casino est nocive . Songez ausi aux acquisitions fusions à des prix de plus en plus élevés , astronomiques , dont on peut lire les diverses
étapes dans la presse économique et les médias se repaissent ou glorifient sans réaliser à certains moments la forme particulière de chateau de carte .
Les banquiers se sont engouffrés , comme des lemmings , dans cette course folle vers l’abîme .
Un autre aspect est la rémunération exponentielle
des directeurs que certains justifient par un discours abscons . Drücker le faisait remarquer dans le Monde en 2000 .
Mais des esprits brillants parviennent toujours à justifier cela .
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