Didier Favre
26/03/2018
De votre texte, je retiens que l'affaire Skripal est un acte de guerre médiatique. Elle ne repose sur rien de concret. Elle est une fulmination totale qui a fait exiger aux Russes de prouver leur innocence d'un acte qu'ils n'ont pas commis. (J'en suis convaincu car je ne vois pas les Russes, Poutine en tête, être idiots à ce point). Le résultat est que les USA expulsent des diplomates et les nouilles européennes vont suivre.
La préparation psychologique à la guerre totale s'inscrit parfaitement dans les suites de cette affaire. Nous sommes forcés d'entrer en guerre avec un pays sans que ce dernier et nous y pouvons quelque chose.
Vous notez joliment que cette réalité créée à partir de rien enferme son auteur. BoJo et May ne peuvent plus reculer et ils ont demandé (exigé ?) que leurs alliés suivent le mouvement. Je pense que cette remarque est totalement pertinente.
Elle demande des détails supplémentaires pour me faire voir le problème pour le BAO. Pour l'instant, c'est une arme de guerre. Elle est efficace. Je ne vois pas du tout comment elle peut exploser dans la figure de ceux qui l'emploient.
Je souhaite de tout coeur que cela arrive. La vérité devant ce genre de mensonge est quasiment impuissante. Elle est si lente à agir et si lourde à mettre en place qu'elle n'a aucune chance devant cet adversaire versatile et rapide qui agit avec toute la légèreté du rien.
Une de mes préoccupations est que le mensonge (Nous créons la réalité) est nettement plus puissant que la vérité à ce niveau. Je désire ardemment le voir imploser ou exploser. Vu les malheurs que ce mensonge provoque et a provoqué, je limite ma compassion pour leurs auteurs à rien. Ils doivent cesser.
J'ai peur qu'ils nous anéantissent par leurs mensonges.
Tino Candela
26/03/2018
Je voudrai souligner que tout cela n'est possible que grâce à l'abrutissement extrême des populations (surtout occidentales ?) ; un public éduqué, éveillé, ou simplement candide ne se laisserai pas berner aussi facilement.
Cet abrutissement est le résultat d'un travail culturel de long terme rondement mené dans les média et l'éducation nationale.
Christian Feugnet
27/03/2018
A mon avis l'importance de la dite "communication" révele quelque chose de plus profond , avec ses aspecs grotesques comme l'affaire Skrypal . C'est une profonde coupure entre les peuples et leurs dirigeants , plus particuliérement en Occident , trop habitués aux triomphes .
Le peuple ne croit plus à une issue démocratique . Il n'est pas pour autant résigné et abruti , mais ne compte que sur lui méme et celà en action réelle , pas par l'opinion . Le peuple est souverain ne doit pas s'interpréter comme un idéal mais comme réalité .
Le principe de dégradation , d'entropie , n'est pas une loi mais un principe , une tendance ordinaire tenterais je . Celà n'épuise pas le réel , on le sait parfaitement , il existe des phénoménes inverses . Il y a aussi , rarement il est vrai ce que P Grasset désigne par la grace de l'Histoire , quelque chose d'innatendu , imprévisible , qu'on "explique" difficilement aprés . Constitué de conditions , circonstances exceptionnelles , qui apparaissent fort opportunément , mais pas nécessairement lors des crises .
jc
28/03/2018
1. Les concepts du glossaire de Dedefensa, désignés par des mots, sont comme des êtres vivants. Ces êtres naissent puis meurent (parfois), et entre temps défendent leur bifteck dans le monde des concepts.
Thom: "Il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis."
Dans l'esprit (fécond) de PhG le virtualisme "accouche" d'un enfant, le narrativisme.
Thom encore: "Dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur les parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification." (Et il remarque aussitôt: "La formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe.")
2. Virtuel.
Il n'y a de science que si l'on plonge le réel dans le virtuel, c'est-à-dire dans un ensemble de possibles, le problème étant de savoir récupérer le réel au sein du virtuel. Ainsi le principe de moindre action de Maupertuis en mécanique (parmi toutes les trajectoires possibles d'un "mobile" la trajectoire réelle, celle que l'on observe, est celle qui minimise -plutôt extrémalise- l'action lagrangienne).
3. Virtualisme.
Chez nos élites-système, bardées de quincaillerie électronique, une façon très en cour de plonger le réel dans le virtuel est de faire des statistiques. On crée ainsi un homme moyen, centre organisateur virtuel autour duquel les individus qui composent la société se trouvent contraints de vivre et penser comme leurs élites, c'est-à-dire comme des porcs (cf. Gilles Châtelet). Le virtuel devient ainsi pseudo-virtuel (virtualisme), et la science devient pseudo-science (scientisme?). L'homme moyen, idéal de l'homme moderne devient simulacre.
Le virtualisme prend selon moi racine dans le nominalisme et le "serpent persiffleur" de PhG a inoculé son venin dans notre civilisation judéo-chrétienne au moyen âge (en France le nominalisme a été reconnu par décret(?) de Louis XI). "Toute dégradation politique est précédée par une dégradation du langage" (Steiner et/ou Maistre, de mémoire).
4.Narrativisme.
Faire une moyenne c'est dégrader des données numériques individuelles en une seule.
Le point important, bien connu, est qu'on perd ainsi irréversiblement les données initiales, autrement dit qu'on ne peut pas retrouver le réel à partir de ce pseudo-virtuel. C'est selon moi précisément l'endroit où l'on quitte la science (à la Maupertuis par exemple) pour la pseudo-science et également où naît le pseudo-humanisme moderne: à l'Homme majusculé transcendant (Dieu pour les croyants) de l'immémorielle Tradition comme centre organisateur de l'Humanité majusculée se substitue l'homme moyen minusculé, immanent, comme centre "organisateur" (c'est-à-dire désorganisateur, entropie oblige) de l'humanité minusculée.
Ayant ainsi largué les amarres avec l'Humanité majusculée, enfin libre donc (et fière de l'être!), l'humanité minusculée, progressiste et droit-de-l'hommiste, peut (et ne peut que) créer sa propre pseudo-réalité (bel oxymore): cf. la citation du conseiller de Bush rappelée par PhG. C'est selon moi la phase narrative, début de la phase délire prélude à l'effondrement final.
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