AG
25/01/2017
Une réflexion m'a traversée hier.
Tout d'abord je remarque que le nouveau président US est le sujet d'une attaque massive de la part de tout les médias et politiques et provoque une indignation générale dans l'opinion publique (justifiée ou non, peu importe).
Or, il occupe une place centrale au coeur du système, il occupe la place de celui qui décide sans rendre de comptes à personne, ce qui est à mon sens la "maladie" de nos civilisations (lié au problème de légitimité sur lequel est souvent revenu ce site).
Du coup, dans leurs attaques, les acteurs du Système qui veulent détruire Trump sont petit à petit obligés de remettre en question le fonctionnement du Système et de l'exercice du pouvoir. Et plus ce mouvement de remise en question va grandir, plus la question de la légitimité du pouvoir va prendre de la place, plus on va entrer dans une réelle dynamique d'auto-destruction du système où les principaux acteurs du système vont penser et poser des actes destinés à détruire son fonctionnement actuel. (un premier exemple, cette journaliste qui remarque qu'elle ne peut plus faire confiance aux portes paroles officiels et qu'elle doit donc repenser son travail en conséquence ...)
Et il est probable qu'en parallèle Trump va lui aussi tenter de réduire l'influence et le pouvoir de nuisance de ces acteurs qui l'attaquent.
Du coup c'est comme s'il n'était plus possible d'être dans une position pro-système. Attaquer the Donald, c'est être anti-système puisque c'est attaquer le coeur du fonctionnement du système, soutenir the Donald c'est être anti-système puisqu'il pose des actes qui détruisent certains outils de nuisance du système (traités transatlantiques par ex).
Au final, pour un citoyen quelconque (comme moi ...), il est plus confortable d'être anti-donald (vu l'hystérie collective qu'il y a contre lui) et d'utiliser cette position pour critiquer le système sans être qualifié de conspirationniste ... je dirais même qu'il y a une telle énergie mobilisée pour le détruire que c'est une bonne stratégie globale que de surfer sur cette vague d'indignation pour poser des idées fortes de remise en question globale du système.
Ni Ando
26/01/2017
Ne pas avoir aimé M. Obama n'incline en rien à trouver M. Trump sympathique ou compétent. Obama flottait, indécis et fuyant, inconsistant et contradictoire, dans sa bulle tout en cherchant, sans succés et de manière retorse, à maintenir à flot la puissance de son pays. Trump a un pied dans le monde réel, culture du business oblige, l'autre dans une image mythifiée des Etats-Unis, c'est-à-dire dans un rêve. En cela, il est différent de Vladimir Poutine, un conservateur pragmatique qui semble bien ancré dans le réel, conscient des limites de la puissance russe et des forces et faiblesses de son pays. Poutine semble mesurer/contrôler sans cesse et avec doigté les effets de puissance de sa politique. C'est le signe d'un responsable qui se projette selon une ligne directrice et qui cherche à construire quelque chose en prenant en compte son environnement. La politique trumpesque à coups de serpe dans un monde où tous se tiennent par la barbichette, une forme de blitzkrieg dans un monde compliqué, fragile, toujours sur la corde raide, finira par créer des effets -retours qui mineront encore davantage les fondations de l'édifice étasunien. Comme Eltsine, Trump sabre à tout và et semble à peine réfléchir aux conséquences de ses actes.
En 1945 le PIB des Etats-Unis totalisait 45% du pib mondial, 15/16% aujourdhui. La Chine est devenue la première économie mondiale en 2014 en PIB mesuré en PPA. L'avance des Etats-Unis a fondu et continue de fondre, et il n'est désormais plus question d'hégémonie. L'avenir des Etats-Unis est inéluctablement de devenir une grande puissance régionale (les Etats-Unis d'avant 1914 par exemple) et non plus l"hyperpuissance" qu'évoquait Védrine. C'est précisément le chemin qu'a suivi la Russie en renonçant à l'Union soviétique. La politique de Trump va précipiter, prendre acte de, ce changement de statut et si l'"Amérique" redevient "grande" ce ne sera que dans des habits beaucoup plus serrés aux entournures. Il n'y a que les petits pays qui réclament "my money back", jamais les grands Etats.
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