Ni Ando
09/01/2017
Trump est un pragmatique puisque l’être est la condition de base de survie d’un homme d’affaires. Pour autant, il a peu de leviers sur un contexte qui le dépasse complétement. Les Etats-Unis sont dans une étape particulière de leur histoire, un déclin qui a débuté à la fin des années 90, que de nombreux commentateurs ont décrit et analysé. Déclin que l’environnement (le « reste du monde ») doit gérer avec prudence compte tenu de la brutalité de la chose étasunienne. Pour autant, le déclassement de la « puissance américaine » ne va pas de soi pour l’essentiel de l’establishment qui domine ce pays, comme pour probablement une partie importante de l’électorat étasunien. C’est aussi pour renverser le cours de ce déclin, y compris dans sa dimension géopolitique et pas seulement économique, que Donald Trump a été élu. Les Etats-Unis sont nés à la puissance dans le courant du 19 ième siècle dernier comme projection de puissance potentielle de vieux pays d’Europe qui se croyaient en fin de cycle, une sorte de relais européen mais sans l’humus qui a fait la civilisation européenne; les formes de la puissance mais sans son fonds historique. Procédant d’une sorte de « parasitage géopolitique » au détriment de l’Europe les Etats-Unis ont franchi des paliers progressifs et successifs grâce aux deux conflits mondiaux qui leur ont côté quasiment rien (aucune influence sur le déroulement des opérations militaires en Europe en 1917, moins de 2% du total des pertes alliées en Europe entre 1943 et 1945) mais leur ont permis de remplacer, partout où c’était possible, les positions commerciales européennes, de mettre l’Europe durablement en position débitrice, d’attirer et de capter une partie de ses ressources artistiques et intellectuelles, en particulier à partir de la fin des années 1930 avec la montée irrésistible du risque de guerre en Europe, et enfin de sortir « par le haut » de leur crise des années 30. C’est aussi la misère de l’Europe en guerre qui a fait la prospérité des Etats-Unis des années 50.
Nous avons affaire à un pays qui i) militairement n’a jamais rien prouvé de sérieux, ii) n’a jamais connu de conflit réellement meurtrier sur son sol ou hors de ses frontières (je parle de ce type de conflit qui déséquilibre une pyramide des âges) et n’a donc jamais vraiment enregistré collectivement ce qu’est le prix du sang, celui qui rend prudent face à un risque de conflit majeur, iii) a fondé son essor sur une approche déséquilibrée à son profit des relations géopolitiques et économiques internationales, iiii) a démontré depuis sa naissance, sur une territoire immense facile à exploiter à l’âge de la révolution industrielle, un comportement sans doute davantage prédateur que conciliateur, iiiii) est animé par une élite qui croit profondément, sincèrement, le plus authentiquement du monde, qu’elle représente l’émanation d’une « nation » choisie par Dieu lui-même, et dont l’arrogance affichée ou dissimulée ne connait aucune limite, même pas celle du ridicule, ni celle de la cruauté ou de la bêtise. Circonstance aggravante, l’effondrement culturel de ce pays depuis la fin des années 70, ne peut que renforcer cette tendance déplorable dont M. Obama n’est qu’une illustration médiocre comme celle de tant de ses pairs d’ailleurs.
Renouer des relations avec la Fédération de Russie, comme d’ailleurs entretenir des relations avec des puissances qui comptent, suppose renoncer à l’hégemon, à l’unilatéralisme, à ce qui a fondé la puissance des Etats-Unis depuis leur création. L’expression « monde multipolaire » ne sonne pas bien à Washington. L’ampleur de la remise en question nécessaire qu’il va falloir accepter en conscience, pas simplement subir (au MO maintenant et bientôt en Ukraine et ailleurs), semble problématique pour un pays aussi dénué d’arrière-plan historique, et compte tenu du niveau culturel de l’élite étasunienne actuelle. Il en va des nations comme des individus, ce sont en général ceux qui ont souffert qui acceptent de se remettre en question.
M. Trump, s’il persiste dans ses intentions, risque de connaître un sort difficile.
Christian Feugnet
10/01/2017
Faut une longue cuiller . Son pdg prétend faire le travail de Dieu , tout à fait vrai , comme le Diable s'y efforce .
GS est difficilement contournable du faut que c'est eux qui placent les bunds de l'Etat et non le Trésor .
Toutefois , ils sont notoirement connus pour trahir systématiquement leurs clients . Cas des subprimes , ils les conseillaient mais spéculait contre . Cas de la Gréce , elle a conseillé Soros dans son attaque contre l'Euro en utilisant la Gréce comme cheval de Troie , qu'elle a aidé à maquiller ses comptes . De Khadafi , etc ...
Ces clients ne sont pourtant pas des oies blanches , ils prouvent simplement qu'il y a quand méme quelques risques à se croire plus malin .
jc
10/01/2017
René Thom: "Le pragmatisme est la forme conceptualisée d'un certain retour à l'animalité".
Charles Melman (lacanien, "L'homme sans gravité"): "La barbarie
consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel."
Ni Ando
10/01/2017
"Cette perte d’hégémonie, elle n’est nulle part aussi évidente qu’au Moyen-Orient où les Etats-Unis ont été dans l’incapacité de s’opposer à la diplomatie russe, que ce soit en Syrie ou que ce soit dans le retour de l’influence russe en Egypte. L’hégémonie américaine est en train de se disloquer. Non que les Etats-Unis ne soient toujours une puissance considérable, tant sur le plan économique que sur le plan militaire. De cela, les dirigeants russes et chinois en sont bien conscients. Mais, l’hégémonie consiste à être en mesure d’imposer ses vues sans user de la force. Et, de cela, les Etats-Unis n’en sont plus capables. Une diplomatie intelligente, à Washington, aurait pris la mesure de ce changement, et aurait négocié avec les puissances ré-émergentes (comme la Russie) ou régionales (comme l’Iran et la Turquie) au lieu de s’opposer frontalement. Mais, c’est aussi un signe indubitable du déclin d’une Nation quand ses dirigeants ne sont plus capables de prendre la mesure des choses et veulent à tout prix forcer le destin". Jacques Sapir 03/01/2017.
François Jéru
10/01/2017
"La civilisation smartphone" !!! l'horreur totale et totalitaire World MOB GooGAUL, ACH.TÜZ
<a href="https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/la-pop-entre-marketing-et-contre-culture">franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/la-pop-entre-marketing-et-contre-culture</a>
Tout cela est à mener aux grands égoûts dont les pompes repoussent ces effluves dans les pays de la pègre (pays faussaires, marchands-marchands, productions d'une grande bassesse ne devenant Rentables qu'avec le marketing (propagande) du Mainstream toujours anti99% (criminel).
Le 19 juin 2017, seront portées à l'égoût les structures centrales (mentalité Palais Royal & d'Artois) dites "Ministère de la Culture" (en réalité OKKULTATUR de l'anti-civilisation à logique d'acéphales, métaphysique négative, en promo de l'insignifiant ou fourbe en produit marchand ou publicitaire de l'industrie culturelle).
Bon. S'organiser autrement par Souveraineté et par daya (cf. notamment SCÆMIOO)
Des bilans DRISS <i>(Doctrine ethico-praxis par Souveraineté et daya, en chaque odgRégion distincte)</i> seront à établir périodiquement
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