Bilbo
01/06/2010
Bonjour,
le contraste est saisissant entre la Turquie et Israël sur le plan intérieur. D’un côté, l’opposition se rallie de manière unanime derrière le premier ministre Erdogan et, de l’autre, le “Haut Comité de suivi des Arabes”, principale entité représentative des Arabes israéliens, qui appelle à une grève générale et à des manifestations.
Je ne m’étendrai pas sur le nom choisi pour cette entité représentative de la minorité arabe. Il est suffisamment révélateur.
La minorité arabe israélienne compte environ 1,5 million d’individus soit 20% de la population. C’est largement suffisant pour susciter des émeutes et une paralysie quasi-complète du pays, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan politique.
Le gouvernement israélien va être donc sur la défensive sur les plans extérieur et intérieur. On peut donc craindre des décisions extrêmes vis à vis des minorités non-juives (là encore des conséquences en terme d’image peu compatibles avec les critères démocratiques de l’occident).
En face de ça, Erdogan va bénéficier d’une force politique peu commune dont il profitera certainement pour réformer la Turquie et affirmer un peu plus sa souveraineté. La reprise en main de l’armée par le gouvernement, déjà bien avancée, est désormais une certitude.
Ni ANDO
02/06/2010
Israël ne semble se reconnaître aucune responsabilité dans l’évolution de la position turque à son égard. Les deux pays sont en fait soumis à la même force centrifuge qui fait sortir peu à peu les pays de l’ancien système de régulation internationale, celui dont la clé de voûte étaient les Etats-Unis. Cette libération fait, du coup, apparaître en plein jour des tendances sous-jacentes toujours présentes mais jamais publiquement exprimées (le retour du refoulé et l’affirmation de ce refoulé avec de moins en moins de gène). Cette décomposition du système de régulation internationale, initiée dans les années 90 et 2000 par le régime étasunien, a évidemment une seconde conséquence, la recréation en cours de blocs régionaux comme palliatif et forme de protection contre la généralisation de l’instabilité. C’est donc le retour des grosses tendances civilisationnelles, ce qui, dans certains cas, n’est pas synonyme de progrès.
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