jc
06/01/2020
C'est évidemment ce que ne pensait pas Margaret Thatcher¹, et sans doute ce que ne pense pas l'immense majorité de la cohorte des "struggle-for-life-sauve-qui-peut", dont font très vraisemblablement partie nos actuels dirigeants (Trump, Macron, etc.). Ce qui se passe actuellement en Iran et, peut-être aussi, en Irak, nous rappelle que les sociétés ont bien un psychisme.
Selon le niveau auquel on se place l'étude de l'évolution des sociétés porte le nom d'histoire ou de métahistoire; et la citation thomienne que je répète le plus dans mes commentaires: "Les situations dynamiques régissant les phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés", concerne pour moi, sans aucune hésitation, la métahistoire.
Thom consacre à ma connaissance très peu aux sociétés et à leur évolution: un article de AL et trois pages à la fin de SSM, dont la dernière est consacrée au psychisme des sociétés. Elle commence ainsi (avec un rapport immédiat avec les événements actuels):
"On peut se demander, à cet égard, si un groupe social est muni d'un "psychisme" qu'on peut considérer comme autonome. Il semble que le psychisme social présente un caractère fragmentaire très semblable au psychisme animal¹: la société ne trouve sa conscience qu'en face d'une tâche urgente où son existence, sa stabilité sont menacées (une guerre par exemple); de même, la conscience spatiale d'une société présente un caractère très local, focalisé sur certaines zones menacées: autant de caractères communs avec le psychisme animal. Par contre les grandes manifestations collectives que sont les fêtes, les célébrations collectives sont l'homologue du rêve chez l'individu, manifestation virtuelle des formes génétiques."
et se termine par d'autres considérations qui, je crois, pourront également intéresser les métahistoriens:
"Il serait également tentant d'envisager l'histoire des nations comme une suite de catastrophes entre formes métaboliques; quel exemple de catastrophe généralisée que la décomposition d'un grand empire comme celui d'Alexandre. Mais il faut de toute évidence se borner; dans un sujet comme l'Homme, on ne saurait pénétrer qu'à la surface des choses. Comme Héraclite l'a dit: "Tu ne saurais atteindre les limites de l'âme, aussi loin que te porte ta route, si profonde est sa forme."
¹: MT: "And, you know, there's no such thing as society. There are individual men and women and there are families."
²: Thom a consacré auparavant quelques pages au psychisme animal.
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