Morbihan
13/02/2015
Jean-Pierre Chevènement, ni Nicolas Dupont-Aignan qui, tous deux, et depuis longtemps, tiennent un point de vue lucide sur la Russie et la crise ukrainienne.
On découvre, grâce à cette crise, que la confrontation droite-gauche nest quun jeu destiné à anesthésier le bon peuple ; quelle met en évidence la fracture réelle, celle qui sépare les souverainistes (de droite, de gauche mais guère du centre) des européistes et autres mondialistes, bref ceux qui veulent voir la France se dissoudre dans un univers mercantile.
Pour autant, ne crions pas victoire. Les media et leurs experts auto-proclamés conservent leur pouvoir de nuisance : il suffisait découter ce quil se disait hier, à C dans lair, à propos de lUkraine et de la Russie. La logorrhée anti-russe avec, une fois encore, lannonce de linvasion de lUkraine par une colonne de blindés russes, alors même que les discours dhommes politiques se rapprochent momentanément ? de la réalité
Par ailleurs, lindigence de la classe politique, sa soumission au système, labsence en son sein du moindre homme détat font craindre un maintien de la France sous le joug du système (qui me paraît indigne dune majuscule).
perceval78
13/02/2015
On remarquera que les Etats Unis se sont toujours engagés à reculons dans les guerres mondiales, c’était vrai en avril 1917 et tout autant en septembre 1939, quand la France déclarait la guerre à l’ Allemagne et que les USA affirmaient leur neutralité
1917 : nous voterons, di Mr Leuroot, pour maintenir par la force, si besoin est, nos libertés sur les mers, mais cela ne veut pas dire que nous voterons une déclaration générale de guerre à l’Allemagne. Si la guerre éclate, ce sera uniquement une guerre sur mer, qui consistera à détruire tous les sous-marins possible et à protéger nos navires, jusqu’à ce que l’Allemagne cesse de violer les lois internationales. Quand l’Allemagne respectera à nouveau nos droits, notre guerre sera terminée et nous ferons la paix sans nous occuper des querelles européennes. C’est là la volonté du peuple américain, et, quand l’heure sera vénue, ce sera c’elle du Congrès
1939 : Les Etats-Unis, écrit la Washington Post (16-9), n’ont aucune obligation, aux termes du droits international, de restreindre ainsi leur activité en temps de guerre. Ils y ont été, amenés en raison du sentiment, justifié ou non, que cette politique maintiendra le pays à l’écart de la guerre. Mais les mesures qu’il prend ne confèrent à aucun pays belligérant quelque licence que ce soit d’empiéter sur les droits dont jouissent les Etats-Unis en tant que neutres
Yodalfo M.C.
13/02/2015
Trois choses m’alarment dans cet article - en prenant en compte les développements de ce début 2015
1/ la confusion entre Etat et gouvernement ukrainien
2/ le tropisme de la souveraineté
3/ l’effet pervers des mouvements pro-démocratie
Il est surprenant de lire
1/ «absurde de se poser en défenseur dun gouvernement ukrainien aussi incohérent que les précédents, »
En effet, il ne s’agit pas ici d’un gouvernement, mais des frontières d’un Etat souverain.Cette confusion est inadmissible. les frontières ne sont modifiables que par une vraie guerre (voir: le Tibet -mais ce n’est pas totalement fini)(voir aussi la Guerre du Golfe de 1991) ou bien par une référendum (voir: la Nouvelle Calédonie, la séparation de la Tchéco-Slovaquie).
la seule position raisonnable, c’est un accord su “concert des nations” et un référendum respectant les conditions nécessaires pour être reconnu.
Bien sûr, si le gouvernement et l’armée ukrainiens sont des incapables (mais qui est capable devant lArmée Rouge et le FSB? ni la Géorgie, ni la Tchétchénie…), ils vont tout perdre.
Mais tenir pour valide le référendum de CRIMÉE, c’est permettre la sécession unilatérale de la Catalogne, et, pourquoi non (et c’est une des obsessions Russes) la désagrégation des USA. (Mais… que dirait Lincoln?). Il est indispensable de faire respecter les frontières et les procédures.
2/ Il n’est pas de souveraineté sans la Force. Mis à part le Costa Rica, qui n’a aucune armée, aucun Etat n’est souverain sans les moyens d’imposer cette souveraineté aux autres (sauf, bien sûr, de réelles garanties de la part de ses amis). Demandez à Cuba.
Que se passe-t-il lorsque la Force vient à manquer, qu’elle est insuffisante?
Les Grecs et les Chypriotes viennent d’exposer la réponse: on recours à un autre “grand frère”. Si le gouvernement de SYRIZA vient de repousser les offres de prêts financiers de la part des Russes et des Chinois, ils doivent répondre d’ici peu à la sollicitation de POUTINE pour disposer d’une base navale!
Le tropisme des Droites françaises vers Poutine, elles si promptes à se laisser séduire par la propagande et les flatteries de Moscou (j’ai vu combien un de Villiers en était revenu/devenu béat) constitue une danger immédiat et tragique de polarisation.
le SOCIAL-SOUVERAINISME des Grecs est, autant que les programmes de Marine ou de Sarkozy, porteur, non pas de dérèglement du “système”, mais au contraire de son BLINDAGE en une bi-polarisation. Rien de tel que la guerre froide pour blinder une ensemble de représentations (erronées) et justifier une militarisation de la société (maccarthisme et goulags).
Le TROPISME de la souveraineté vers la Grande Russie fantasmée de Poutine, ou de Douguine, n’accélère pas la CRISE SYSTÉMIQUE: elle la figerait.
Reparler de la menace nucléaire, n’est que la résurrection de la dissuasion, car cette arme n’est pas utilisable autrement que par la menace, et c’est l’actualisation de la PEUR, autrement dit la confiance dans la possibilité de son utilisation, qui permet ce jeu de dissuasion. Sans cette peur immanente, elle est vide.
3/ Des ratages de la démocratie. Un point commun émerge, au travers de ces trente dernières années, dans beaucoup d’Etats qui prétendent passer à la démocratie. Depuis la chute du SHAH jusqu’à l’échec de la plupart des printemps arabes, une leçon est à tirer, une leçon qu’on pouvait connaître à l’avance, d’ailleurs.
C’est que de tels régimes ne permettent pas l’émergence de vrais partis, et qu’un parti ne se construit pas en un jour. Il y faut des classes urbaines suffisamment lettrées, et qui ont accumulé un peu d’expériences citoyennes.
En conséquence, la dictature qui disparaît, après un moment d’enthousiasme, suivi d’un temps de chaos, donne le pouvoir aux RESEAUX qui existaient, et aux réseaux les plus solides. Ce qui n’est pas la spécialité des humanistes, en général. Donc d’autres s’en chargent. Parfois l’armée (Nasser, Sissi), parfois les islamistes (Iran, Fréres musulmans) Parfois les fascistes (Sektor Droit, sur la place de Maidan au moins) et autrefois les Bolchéviques, en 1917. Une mafia, aussi, ou le FSB,
En conséquence, il est structurel que la chute d’un régime oppressif ait des conséquences perverses. la chute du mafieux Yanoukovitch ne débouche par sur des Jules Ferry, des Léon Blum, ni des Churchill. On ne peut pas plus le leur reprocher, qu’on ne peut reprocher aux Russes leurs oligarques. Il faut donc juste faire respecter partout les règles internationales existantes. Elles ne sont qu’un statu quo, et rien d’idéal. Mais, justement, c’est là ce qui est humain, et non pas de Divin.
Tout cela pour dire que
- Poutine ne permettra aucune avancée d’aucun ordre, sinon de figer la crise en un affrontement rigide.
- la souveraineté est une impasse dans ces temps de globalisation, et que c’est une autre solution qui doit être trouvée. Et d’ailleurs c’est bien ce que les multinationales hors-sol comme Google ont compris, pour poser des solutions à leur profit.
- Il est évident que le gouvernement ukrainien est tragiquement éloigné de l’idéal, mais que ce sont les frontières qui doivent être garanties, pas les gouvernements.
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