bert
19/03/2008
Ce n’est peut être pas présentable comme données d’une équation, mais une grande part des causes de troubles au Moyen Orient se trouve dans ces termes, exception faite de la question palestinienne.
Depuis février 2008, l’Iran a ouvert une bourse d’échange de pétrole, gaz et autres dérivés pétrochimiques sur l’Ile de Kish, en zone franche.
http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/Pepe_Escobar/Petrodollars_petroeuros_bourse_de_Kish_petrole_210208.htm
Cette bourse n’est pas destinée à “utiliser” l’euro comme monnaie de transaction mais le rial, et à court terme le rouble. Néanmoins, cela ne va pas dans le sens d’une bonne tenue et d’un retour du dollar. Seules les réticences bien compréhensibles de l’Arabie Saoudite vis à vis de son allié US empêche une unanimité des pays de la région sur l’opportunité de cette création.
La question du nucléaire iranien est sûrement pour partie liée à cette évolution de la commercialisation du pétrole, de même que celle de l’économie US et mondiale, et enfin de l’approvisionnement direct de l’armée US en combustible.
L’autre “combustible” très difficile à obtenir en Irak est l’eau, destinée aux GI cette fois-ci. Comme pour le carburant destiné aux véhicules, l’eau doit être importée en totalité de l’extérieur, et acheminée par camions ou voie aérienne, du fait de la menace sur les convois routiers. Outre la surconsommation de carburant qu’entraîne cet acheminement, il est évident que si l’Irak dispose de réserves importantes en eau pour la région, celles-ci ne sont pas utilisées par l’armée d’occupation.
Pierre M. Boriliens
19/03/2008
1 La quantité totale de pétrole disponible est nécessairement limitée. Pire encore, si, dans un champ, il faut consommer plus d’un baril pour extraire un seul baril, on peut considérer le champ comme épuisé, alors même qu’il contient peut-être encore des quantités colossales de pétrole !
2 La quantité de pétrole consommable à un instant donné dépend de la capacité de production. Or, pour des raisons physiques incontournables, pour chaque champ pétrolier, cette capacité d’extraction passe par un maximum, puis décroît inéluctablement, quelles que soient les astuces techniques (mineures) que l’on peut mettre en oeuvre. Globalement, le même phénomène se produit, de manière lissée, si l’on considère l’ensemble des champs. C’est le peak oil.
3 C’est une matière première absolument vitale pour nos sociétés et rien, dans l’état actuel de nos connaissances, n’est en mesure de le remplacer (au moins dans les transports) à coût et/ou commodité comparable.
4 A partir du peak oil, le besoin de pétrole (en plus fortement croissant à cause de la croissance de la Chine, entre autres) excédera nécessairement et définitivement les possibilités d’approvisionnement.
Pour une excellente explication : http://lanredec.free.fr/polis/peakoil.html
Conséquences ?
Il est évident que le marché sera dans l’incapacité totale d’arbitrer quoi que ce soit, car la rareté dont il s’agit est pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité une rareté définitive, qui plus est d’un produit vital et consommé massivement. Pour bien se rendre compte de cette impuissance intrinsèque du marché, il suffit de se placer vers la fin du pétrole : quel que soit le prix que l’on consentira à le payer (ou plutôt qu’on pourra le payer), s’il n’y en a plus, il n’y en a plus ! Et c’est définitif !
La question évidente est alors celle-ci : qui pourra affirmer qu’il est propriétaire de ce qui reste, et, corollaire, qui sera en mesure de défendre ce droit de propriété ? C’est là le pari insensé que semblent avoir fait les Etats-Unis.
Autant dire que face à des enjeux de cet ordre, la consommation de l’armée est parfaitement secondaire. Bien entendu, on a aussi le droit de croire que du pétrole il y en aura pour l’éternité et autant qu’on veut… C’est l’hypothèse admise jusqu’à présent, ce qui explique peut-être la difficulté à en admettre une autre et surtout à en tenir compte dans ses raisonnements…
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