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Article : Un tournant russe, mais quel tournant ?

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Quel dommage...

Jean-Paul Baquiast

  07/09/2013

En vous lisant, on ne peut que regretter à nouveau de constater l’incapacité renouvelée des Européens, et en tous cas des Français
à construire loyalement avec la Russie le véritable pacte de civilisation qui serait possible aujourd’hui.
Malheureusement il suffit d’évoquer cette perspective pour que des voix européennes innombrables se lèvent afin de revivre les spectres de la guerre froide, la condamnation des “compagnons de route”, “combattants de la paix” tous manipulés par une propagande “soviétique” qui serait plus active que jamais.

Phase Medrano de l'offensive propagandiste

Théo TER-ABGARIAN

  07/09/2013

Très instructives les informations télévisées de ce soir (7 septembre).
Le “travail de pédagogie” tourne à l’odieux cabotinage : voir Fabius, aux côtés de Kerry, gesticuler forçant le trait de l’indignation comme un mauvais acteur, fixant le sol avec un je ne sais quoi de fourberie satisfaite, car les menteurs ne regardent jamais droit.
Cela a été dans la séquence émotion du Quai d’Orsay servie pour le Journal de 20 heures : «il faut regarder ces images, ces enfants comme ça, allongés avec des linceuls, pas une blessure, pas une goutte de sang et ils dorment pour toujours et vous avez vu les photos, les vidéos, avec la bave aux lèvres, avec les spasmes et il y a un dictateur qui a fait ça et il est prêt à recommencer… » .
Cabotinage indécent, écoeurant, insulte au bon goût et à l’intelligence.
Usque tandem ?

Les Russes se reconstruisent pendant ce temps

Alain Vité

  07/09/2013

Probablement (au vu de l’évolution de leur politique ces dernières années, qui devient audacieuse, maîtrisée et sans arrogance) que Moscou va commencer à disserter sur la poutre dans l’Oeil de Washington (huhuhu ! ahem, pardon…) pendant que ce dernier se gargarise de la paille russe ; pas tout de suite, mais prochainement.

Globalement, les Russes font d’abord ce qu’ils comprennent, et se mêler de politique intérieure US pourrait les emmener sur des terrains glissants et avoir des conséquences hasardeuses. On peut comprendre alors qu’ils ne se précipitent pas - c’est d’ailleurs à cette pondération qu’on les distingue des Américains, entre autre, et c’est aussi ça qui les rend rassurants, comparés à l’adversaire. Paradoxalement, c’est ce côté prévisible qui leur permet d’être surprenants - comparés à l’adversaire, là encore.

Ensuite, ils se remettent encore de leur effondrement soviétique, leur début de guérison n’a réellement commencé que depuis une quinzaine d’années, et avouons que leur convalescence est plutôt tonique et saine. Leur retour sur le devant de la scène politique mondiale a finalement été tôt et d’une montée en puissance rapide vu d’où il reviennent. Dès 2008 et la funeste blague à tonton Saakashvili, les Russes étaient redevenus des clients sérieux.

Cette convalescence doit s’accommoder de démangeaisons potentiellement dangereuses, le réseau anti-missile BMDE, McFaul et sa clique, “l’agression douce” des BAO, la loi Manitzki (oublié le vrai nom) le bazar des Pussy Riot et des “lois homophobes” et bien d’autres actions d’agit-prop. Lesquelles démangeaisons ont cette qualité de rappeler aux Russes que rien n’est gagné et qu’il ne faut pas s’éparpiller (ce qui, là aussi, en dit long sur l’incompréhension BAO de ce qui fait le caractère russe, et de ce qu’il faudrait ou ne faudrait pas faire pour les manipuler - ce qui alors, en dit éventuellement long sur ce à quoi est sensible le BAO pour le manipuler, lui)

Sans oublier le précédent de la guerre tchétchenne de 2000, explosive et largement manipulée par l’étranger pour briser Poutine dans l’œuf et que les Russes ne risquent pas d’oublier, ni les Révolutions de couleur. Ni même Hiroshima ni Nagazaki, bombardements atomiques qui n’avaient rien à voir avec un Japon à genoux depuis le mois de mai 1945, mais représentaient un message fort et clair de menace à destination de l’URSS (ce dont les constructeurs de ces bombes n’avaient jamais douté dès le départ. S’intéresser entre autre à des interviews de l’époque du général (?) Rove, chef du projet Manhattan)

On peut comprendre, alors, que la Russie avance prudemment : le bloc BAO lui pourrit la vie déjà comme ça au naturel, quand elle n’a encore rien fait de ce qu’il lui inflige quotidiennement. Si elle se met à mettre le doigt là où ça fait mal aux USA, qui sait comment ces profonds malades réagiront ?

Partant de ces constats, on peut supposer que la Russie envisage très sérieusement de faire goûter de sa propre potion d’ingérence au BAO (la France entre autre deviendrait elle aussi chaque semaine une meilleure cliente pour ce genre de jeu, mais ce faisant, elle s’enfonce dans une insignifiance qui pourrait bien l’en protéger. Si ce n’est pas là la dernière des humiliations pour ce pays… - soupir désolé - ) mais qu’avant de jouer avec le diable, elle veut s’assurer une longue cuillère : la Russie, elle, ne se croit pas indestructible et sait devoir se préserver (notamment parce qu’elle est consciente d’être constituée d’un peuple qui a déjà énormément donné et souffert sans discontinuer depuis un siècle, et qu’il faut autant que possible le préserver si on veut s’en garder la loyauté. L’exemple US et son évolution sont éclairants sur la question)

De plus, le fruit n’est peut-être pas encore assez mûr (assez blet, disons-le) pour ce genre de pratique : imaginez que cela tombe mal et provoque un sursaut d’unité dans les USA, surtout une unité anti-russe. On serait bien eus. Que le Système se donne encore un ou deux coups de manivelles sur sa propre tête, et il sera prêt pour accepter des suggestions déglinguantes venant de l’extérieur, de « nouvelles expériences uniques à vivre » en perspectives ; c’est carrément publicitaire, comment résister ?

Attendons-nous à ce que des choses naissent progressivement dans cette direction, à partir des mois à venir, avec cette “lenteur soudaine” qui caractérise assez bien la manière russe. D’ailleurs, un premier jalon a été posé : cesser d’envisager les USA comme un partenaire est une manière de déclarer un ennemi. Si les laconiques Russes se donnent la peine de le dire…

L’avenir nous dira s’il y a du vrai là dedans.

Déconfiture

Arrou Mia

  08/09/2013

je me permets de poster ici l’un des tests que lancent les représentants du BAO (voir déf chez le détenteur du site)
“Selon le site internet du journal allemand Bild, l’armée syrienne insistait depuis plusieurs mois auprès de Bachar el-Assad en faveur de l’utilisation d’armes chimiques. C’est ce qui ressort des écoutes d’un navire d’espionnage allemand, le “Oker”, croisant au large des côtes syriennes, qui avait intercepté des conversations radio de l’armée syrienne.
Selon les spécialistes allemands du renseignement, les demandes d’autorisation d’utiliser des armes chimiques émanant de l’état-major syrien avaient toujours été refusées. Il est donc probable que l’attaque du 21 août dernier près de Damas n’ait pas été ordonnée personnellement par le président syrien”

Ils auraient commencé à comprendre parce que cela a fini par filtrer au travers de la cire qui leur bouche la vue et l’ouïe que l’Iran dispose d’un million de candidats au suicide prêts à sauver leur pays. Que dans une guerre asymétrique, le Hezbollah fait des merveilles.

Attaquer la Syrie, c’est rayer définitivement Israël et les Séoud de la carte - avec l’aide de la Russie qui bénéficie de son âme certes mais aussi de ses atouts militaires acquis à l’ère soviétique.

Tic Tac Tic Tac
Déconfits, c’est quand on plonge trop souvent les doigts dans le pot de confiture..