Forum

Article : Une crise de plus «Like a rolling stone»

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

En l'absence du chat états-unien, la souris chinoise danse ...

Pascal B.

  05/10/2013

Le dernier superpuissant dysfonctionnement spectaculaire, c’est-à-dire le « shutdown » -paralysie administrative US-, a forcé le président Barack Obama à complètement annuler son voyage en Asie. D’abord la Maison Blanche a annoncé qu’Obama laissait tomber la Malaisie et les Philippines - les étoiles supposées du « pivot vers l’Asie ». Puis il a été finalement confirmé qu’il va laisser tomber aussi le sommet de l’Asia-Pacific Economic Co-operation (APEC) de Bali mardi et l’ASEAN (L’association de Nations asiatiques du Sud-est) et le sommet de l’Asie de l’Est jeudi prochain à Brunei.

Cela laisse au président chinois Xi Jinping d’être, sans rival, sous les feux de la rampe.

(...)

Xi sera évidemment l’étoile du sommet de l’APEC à Bali. Puis le Premier ministre Li Keqiang mène la délégation chinoise au Sommet de l’Asie de l’Est à Brunei et pousse son voyage d’affaires plus loin en Thaïlande et au Viêt Nam.

Maintenant comparez cette offensive chinoise, impitoyable comme une Lamborghini Aventador entrain d’accélérer, avec la perception non dite mais palpable, à travers toute l’Asie du Sud-est, d’une Chevrolet grinçante que représente le « virage » américain.

(...)

Ce qui est certain c’est que le non-show d’Obama renforce seulement la perception prédominante que la politique étrangère américaine actuelle est un désordre total. Et que pendant que les Etats-Unis sont en situation de « paralysie administrative », la Chine fait des affaires.

Pepe Escobar pour Asia Times

Asia Times. Chine, le 4 octobre 2013. [ http://www.atimes.com/atimes/China/CHIN-02-041013.html ]

Traduit de l’anglais pour « El Correo » par : Estelle et Carlos Debiasi [ http://www.elcorreo.eu.org/Chine-Nous-ne-faisons-pas-de-shutdows ]

El Correo. Paris, le 4 octobre 2013.

Tor

Jean-Paul Baquiast

  05/10/2013

Concernant l’article de Schneier et consorts dans le Guardian, il répond à la question que beaucoup se posaient: la NSA a-t-elle cassé Tor. La réponse serait: non, à ce jour

Ere des électrons libres, ça craque de partout…

Théo TER-ABGARIAN

  05/10/2013

L’autorité se dilue car les légitimités se délitent…
Je suis stupéfait de voir que le phénomène est universel. En France, quelle est la signification de cette escalade dans l’aventurisme personnel de M. Laurent Fabius lanceur de fatwas décérébrées ?

On peut tout dire cela suffit pour nuire. C’est l’arme des faibles et la France est un pays affaibli.

Je ne vois nulle part d’analyse ni de de contestation du comportement tout à fait anormal du ministre des affaires étrangères M. Fabius. Celui vient de nouveau de lancer une nouvelle fatwa, comme toujours aberrante, indigne d’un Etat rationnel. Puisque la Chine et la Russie lui ont refusé SA guerre, M. Fabius EXIGE (la «France veut» !) la suppression du droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU. On trouve cela dans une tribune du ministre publiée le 4 octobre par le quotidien Le Monde. Avec notamment ceci : «Une paralysie de l’ONU pendant deux années, avec ses conséquences humaines dramatiques [conséquences sélectionnées…], ne peut pas être acceptée par la conscience universelle [France + USA]….»
Il est exact que la IIIe guerre mondiale aurait été déclenchée si ce droit n’avait pas existé. C’est patent.
Analysons la situation voilà un ministre qui tranche de tout, agit comme un électron libre, qui, devant tout micro qui se présente à lui, profère d’inénarrables « la France veut !», « ce n’est pas l’option de la France ! » etc.  La nouvelle jurisprudence Valls qui veut que tout ministre qui parle passe par Ayrault, cela ne vaut pas pour M. la France. Hollande qui devrait assumer la politique étrangère du pays a adopté la politique du laisser-faire qui est tout simplement celle du laisser-aller, laisser-aller comme en tout.
Il faudra quand même un moment faire le bilan d’un an et demi au Quai d’Orsay de M. Fabius, car on n’a jamais vu autant de communications déplacées, d’initiatives brouillonnes et déraisonnables, une pesée d’un tel lourd sur la presse, une telle propagande éhontée du mensonge répété ad nauseam, un style personnel aussi affligeant.
Ce qui glace c’est l’unanimité dans la passivité en France devant ce désastre (il faut se rappeler que Fabius a été récemment jusqu’à appeler au bombardement de la Syrie au sortir du bureau de Netanyahou ! Qu’un évêque gouvernemental –Claude Dargens- a été incité jusqu’à dire que les chrétiens massacrés à Maaloula étaient en fait victimes d’un complot du gouvernement de Damas). Unanimité de la classe politique dans la connivence, avec une opposition amorphe fixée sur l’anecdotique et une presse dont la complaisance dépasse tout ce qu’on peut imaginer dans la niaiserie du bénit-oui-ouisme.  La crise a bon dos.
A noter cependant un article qui tranche dans le Monde Diplomatique du mois d’octobre « Cinglante débâcle de la diplomatie française », Syrie « punir » ou réfléchir d’Olivier Zajec. L’article évite néanmoins de tomber dans la critique ad hominem, c’est un tort. La débâcle incombe essentiellement à Monsieur la France, à ce style incroyablement arrogant et parasité par l’affectif affecté : quand on est diplomate, on est censé tenir ses nerfs, c’est le premier point du métier, et là, que n’a-t-on vu ? Fabius c’est l’épileptique qui se veut chirurgien ou le bègue qui veut être orateur, son incapacité à aborder les dossiers est manifestement le problème numéro 1, il faut d’ailleurs s’attendre au Quai d’Orsay à la solde de ce comportement car Monsieur la France s’entoure de gens de son acabit, que dire de ce Kouchner boy, Eric Chevallier, proconsul de Syrie in partibus, ignorant de tout, de l’histoire de la Syrie, des rapports de forces locaux, des usages, de la langue arabe, bredouillant un anglais globish de militant de MSF, perdant ses nerfs avec les chefs locaux dans des agitations qui font rire partout (voir You Tube). Faut-il rire ? Faut-il pleurer ?
J’oubliais Monsieur la France est persuadé d’être populaire ! Paris Match lui a fait croire (et il l’a cru !!!) par un sondage douteux que 50 % de Français le plaçaient au haut de l’affiche, une semaine après on trouvait (TNS) un plus plausible 23 % bien gros déjà… Et Monsieur la France d’expliquer –modestement- : je dois ma popularité à ma discrétion et à ma calvitie rassurante ! La voilà  bien partie la cinquième puissance…

le F-35 en Belgique?

Corinne FALCONE D'ASTI

  18/10/2013

F-35 : après les Pays-Bas, la Belgique ?

Michel Cabirol | 17/10/2013
LA TRIBUNE

Alors qu’il existe trois avions de combat européens disponibles, la tentation de la Belgique d’acheter l’avion de combat de Lockheed Martin est très forte. Une décision devrait être prise en 2015. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian reçoit ce jeudi son homologue belge Pieter de Crem, très favorable à l’achat du F-35.

Ah l’Europe de la Défense… Après la Grande-Bretagne, l’Italie, la Norvège et les Pays-Bas, la Belgique est fortement tentée de s’offrir, sans même lancer un appel d’offres international, l’avion de combat américain F-35, qui est pourtant aujourd’hui un gouffre financier et est confronté à nombreux problèmes techniques. Pourtant trois avions européens sont disponibles : l’Eurofighter, du consortium européen formé par BAE Systems, EADS et l’italien Finmeccanica, le Gripen de Saab et, enfin, le Rafale de Dassault Aviation.

Un choix que le ministre de la Défense, Pieter de Crem, pourrait expliquer à son homologue français, Jean-Yves Le Drian, qui le reçoit ce jeudi à Paris en compagnie de Roman Jakic, ministre de la Défense de la Slovénie, et Vlastimil Picek, ministre de la Défense de la République Tchèque. Les Belges ont besoin de renouveler leur flotte de F-16 modernisés au-delà de 2020. Dans ce cadre, la Belgique envisagerait d’acquérir de 35 à 55 avions de combat, selon Reuters.

Pourquoi la Belgique roule pour le F-35 ?

Bruxelles est très tentée par le F-35. Pourquoi ? Parce que l’armée de l’air belge est équipée actuellement de 59 F-16 AM/BM. Après l’achat de Mirage 5 en 1968 et d’Alpha Jet en 1973, deux avions de Dassault Aviation, Bruxelles avait fini par choisir le F-16A/B de Lockheed Martin en 1975 au détriment du Mirage F1. La Belgique se ralliait ainsi au choix des Pays-Bas, de la Norvège et du Danemark pour le F-16 et signait un chèque à Lockheed Martin pour 116 F-16A/B. Car ces quatre pays de l’OTAN avaient décidé de faire un choix commun pour leur futur avion de combat. En 1983, elle avait signé un nouveau chèque à Lockheed Martin pour l’achat de 44 F-16A/B supplémentaires. Soit au total 160 F-16A/B.

Aussi, la Belgique devrait être naturellement tentée de reformer le club des quatre (Belgique, Pays-Bas, Norvège et Danemark). D’autant que selon l’agence Reuters, une délégation officielle américaine a même présenté en septembre le F-35 aux Belges. Contrairement à son prédécesseur, André Flahaut, Pieter de Crem est très favorable à un tel achat sur étagère ainsi que le chef d’état-major des armées, le général Gérard van Caelenberge. Bref, la messe semble dite. Et la Belgique devrait tourner une nouvelle fois le dos à la préférence européenne.

Le Rafale a-t-il des chances d’espérer ?

Face au rouleau compresseur des Etats-Unis, la France devrait crânement jouer ses quelques atouts. Tout d’abord la société belge SABCA, qui a assemblé dans ses ateliers les Mirage 5, puis les Alpha Jet, et enfin les F-16A/B de l’armée de l’air belge, est une filiale de Dassault Aviation (53,28 %), le solde étant détenu par Stork (43,57 %) et par Euronext (3,15 %).

En outre, Paris et Bruxelles ont lancé en 2004 une coopération pour la formation des pilotes de chasse, nommée l’AJeTS (Advanced Jet Training School). Un officier belge, le lieutenant-colonel Guy Jacquemin, a même pris les commandes de l’école de transition opérationnelle (ETO) de Cazaux en septembre 2010. C’est le premier officier étranger commandant une unité aérienne française. Depuis il a été fait chevalier de l’ordre national du Mérite en 2012.
C’est dans ce cadre que Paris est prêt à proposer à la Belgique une coopération très large sur le Rafale.

Des partisans de la préférence européenne

La Belgique compte aussi malgré tout des partisans de la préférence européenne, à l’image de l’ancien ministre de la Défense, aujourd’hui président de la Chambre des représentants depuis 2010 et ministre d’Etat depuis le 7 décembre 2009.

C’est lui qui avait décidé de ne pas lancer la Belgique dans le programme F-35, contrairement aux Pays-Bas, à la Norvège et au Danemark. Peut-être une chance pour un avion de combat européen… Mais il sera difficile de dénouer les liens opérationnels très forts entre les armées de l’air néerlandaise et belge.