jc
31/08/2020
Anne-Marie Nogaret: "Pour ma part, je vois dans le déconstructionnisme à l’œuvre aujourd’hui un motif pervers qui relèverait davantage d’un désordre psychique que d’une réflexion théorique: il s’agit en réalité de légitimer le libre exercice de ses pulsions, qui deviendraient des «normes» authentiques puisque prétendument libérées de toute trace de domination."
Pour Thom "la rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire" et il ne se gêne pas pour en changer (en conseillant, en particulier aux matheux, d'en faire autant en oubliant le problème de la non-contradiction!). Plus précisément je pense que la rationalité n'est guère qu'une déontologie dans l'usage des émotions, que ce qui nous meut ce sont nos émotions (c'est une évidence étymologique) et non notre raison: c'est comme ça que j'interprète ce qu'écrit Thom dans Esquisse d'une sémiophysique (pp.29, 73 et 74), pour qui c'est l'affectivité qui, excitée, déforme la structure de régulation de l'organisme en la compliquant (puis revient à son état de base après l'exécution -ou non- d'une action).
Anne-Marie Nogaret: "Ils [les déconstructionnistes] dénient donc ce qui fonde la frontière essentielle entre humanité et animalité, entre nature et culture."
Dans le dernier chapitre de SSM (2ème ed.) intitulé "De l'animal à l'homme: pensée et langage" Thom propose un modèle qui insiste sur la continuité entre le psychisme animal et le psychisme humain (et il propose p.309 une explication de la façon dont les humains ont réussi à réaliser une hiérarchie des champs sémantiques dont les animaux paraissent incapables).
Pour finir on pourra regarder où Thom place la littérature post-moderne (dont font partie, selon moi, les écrits des philosophes de la French Theory) sur sa carte du sens: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
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