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Article : Une époque sans victoire, sans issue, sans rien...

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TINA, retour aux sources et pourquoi c'est pire

jean-jacques hector

  23/05/2013

Lorsque Pandora, Eve grecque, fut offerte par Zeus à Epiméthée, celui qui voit derrière (jusqu’au [présent]),ie le passé, par vengeance contre son frère Prométhée [celui qui voit devant] voleur du feu [déchaînement de la matière] ouvrit la jarre qui devait répandre tous les maux sur la terre, elle la referma à temps pour conserver l’espoir qui y était aussi enfermé.

TINA, plus d’espoir, car inutile, état de déréliction totale.

Et on voudrait que l’homme garde sa raison ?

Une cité grecque s'est pourtant abandonnée à l'hybris : Athènes

David Cayla

  23/05/2013

Monsieur Grasset, vous dites, en citant Lucien Jerphagnon dans son discours de réception à l’Académie d’Athènes, en 1997, qu’il a fait l’éloge de la pensée grecque, “qui exorciserait d’avance le mauvais démon de l’hybris, de la démesure qui aimerait s’affranchir des limites du possible, et qui voudrait faire porter au discours humain une charge d’absolu qu’il ne peut contenir”.

Il me semble pourtant bien que la chute d’Athènes, à la fin des guerres du Péloponnèse, alors qu’elle était à la tête de la Ligue de Délos, et qu’elle avait fait main basse sur les réserves d’or et d’argent de ses alliés, doit tout à son hybris, après qu’elle eut cru avoir vaincu Sparte définitivement, sa grande rivale de l’époque, aux moeurs spartiates (un peu russes, si vous voulez).

Or donc, Athènes, phare de la démocratie, ce modèle de philosophie, d’humanité, de culture, portée sur le commerce maritime, ne pouvait se résigner à achever Sparte. Elle la laissa donc pour morte, et tourna son regard vers d’autres horizons, où elle amènerait les vertus de la démocratie.

Son choix finit par se porter vers Syracuse, répondant en cela à l’appel de cités siciliennes s’indignant que Syracuse ne veuille pas accéder à leurs désirs de démocratie, et elle s’engagea dans une campagne lointaine, projetant une grande partie de sa flotte ainsi que le gros de son armée dans cette aventure.

Les rapports de force n’étaient certes pas en faveur de Syracuse, mais les généraux athéniens étaient divisés sur la manière d’affronter leur ennemi, et se soupçonnaient mutuellement de vouloir faire de cette campagne un tremplin pour diriger la cité à leur retour, ce qui était une accusation extrêmement grave à Athènes, pouvant vous valoir d’être ostracisé, chassé de la cité pour punir vos ambitions, forcément coupables dans un régime démocratique où le pouvoir est aux électeurs, chose à ne surtout pas oublier.

A la clé, démotivation, désorganisation. Et pour couronner le tout, Sparte que tout Athènes croyait morte s’en vint dépêcher quelques milliers d’hommes en renfort à Syracuse, très déterminés, eux, à faire pièce aux ambitions athéniennes. Le résultat final fut l’anéantissement peu glorieux de l’ensemble du corps expéditionnaire athénien, qui avait été renforcé entre-temps, et de la plus grande partie de la flotte.

Athènes ne s’est jamais vraiment remise de ce revers sanglant, et quelque temps plus tard, elle se retrouva complètement désarmée, à l’issue d’un long siège où elle fut amenée à capituler sans conditions. Fait rare pour l’époque, mais Athènes jouissait d’un réel capital culturel dans le monde méditerranéen qui rendait impossible l’idée même de son anéantissement, ses vainqueurs se contentèrent de raser à raz les murailles qui défendaient la cité et le port du Pyrée, et de détruire sa flotte.

Les Etats-Unis d’aujourd’hui ne sont pas très différents de l’Athènes de l’antiquité, les armes nucléaires en plus, raison pour laquelle il est hors de question de se risquer dans un conflit ouvert. D’où la prudence russe.

En revanche, cela n’empêche pas de faire pièce aux ambitions américaines et de restreindre toujours davantage la liberté de mouvement de Washington et ses différents alliés (et pas seulement avec des opérations de communication, les opérations de communication russes ne sont là que pour faire pièce aux opérations de communication du monde occidental), pour la plupart ses obligés ayant obligeamment confié la garde de leurs réserves d’or à la Réserve Fédérale de New-York. Exception notable, la France, qui a pour elle de disposer d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Et de fait, depuis le lancement de la grande guerre contre la terreur en 2001, c’est peu dire que l’Amérique s’est épuisée en Irak, en Afghanistan, en Libye, et maintenant en Syrie où elle n’est plus capable que de combattre par obligés interposés.

Et les Perses…

Hédi Dhoukar

  23/05/2013

Il faut rappeler pour ajouter au remarquable parallèle établi par M. David Cayala la position des Perses (les Barbares) qui cherchaient à tirer profit des intrigues des Athéniens et des Spartes, marchandant leur (faux) soutien aux uns et aux autres. On pourrait ajouter aussi, à l’intention de M. Grasset, le rôle déterminant de la communication (celle des orateurs formés à l’école des Sophistes) pour sceller ou desceller les alliances.