Bruno Hanzen
23/04/2007
Quelques commentaires sur votre commentaire:
1) le français, toujours prompt à se révolter, ose s’en prendre au “politiquement correct”, qui est la négation (et pas le contraire) de l’identité. Il est, par cela, aussi subversif et dangereux pour l’ordre établi (je n’ose parler de système) que Bin Laden et consorts. C’est le retour de la “France d’en bas”. C’est Raffarin qui doit bien rigoler.
2) contrairement à d’autres (à moins que ce soit en fer de lance), la “course au centre” n’a pas payé.
3) C’est un sursaut de la démocratie, avec ce qu’elle peut avoir de passionnel et d’irrationnel, face à la bureaucratie, froide et déshumanisée.
4) Ce retour de l’humain, de la passion et de l’irrationnel est probalement le facteur qui a ramené l’électeur aux urnes.
5) C’est aussi le retour des idées simples, voir de ce que certains appellent le populisme. D’un côté, cela ramènera les pieds de certains intellectuels dits “de haut vol” au contact du sol. D’un autre côté, c’est aussi la conséquence de longues années de nivellement vers le bas dans l’enseignement. La démocratie est intimement liée à l’instruction des citoyens.
philippe-Alexandre Pouille
26/04/2007
Jai noté dans votre article La France vote, les Anglo-Saxons éternuent lomission dun évènement français des cinq dernières années dont les images occupèrent « lavant-scène du théâtre du monde » et qui permit à certains média anglo-saxons dannoncer à nouveau « la fin de la France ». Je parle de ce qui fut dénommé « la révolte des banlieues ». Cela me fait craindre que ce soit de votre part un refoulement qui vous permet de vous délecter, dans votre article Une voix mélodieuse, dune « symphonie nationale » en étouffant le vacarme des insurrections populaires. Certes vous êtes conséquent en vous gardant « de parler du « peuple » », et en effet celui des ghettos de banlieue ne parle pas, il combat.
Le sort de la démocratie nétait donc ni en jeu ni lessentiel de cette élection. Du point de vue de vos analyses, je comprends comme une évidence que votre réponse est par avance négative. Mais du point de vue du système que vous dîtes combattre, et en vue de sa sauvegarde, la réponse est bien évidemment affirmative. L « instrument diablement utile » quest ce que lon appelle démocratie, mais qui se nomme proprement régime représentatif, a de façon inespérée rempli le rôle qui lui est dévolu et qui accompagne lémergence, puis la domination et lapprofondissement du capitalisme en tant que système du monde : assurer ladhésion des individus à ce qui doit assurer sa perpétuation. Quelle victoire que ces files disciplinées de citoyens de banlieue sapprêtant dans « linconscience deux-mêmes » à donner voix à un « mouvement conscient et identifiable » comme nation, daprès votre « schéma maistrien » ! Car cest par lidentification que le système neutralise ce qui tentait de lui échapper ; et vous avez ainsi raison de désigner comme le tournant de la campagne le fait de ne plus parler que de lidentité française.
Ainsi désormais, le néolibéralisme anglosaxon et lordolibéralisme européaniste auront à se frotter au capitalisme patriotique dune nation française régénérée alliée à une Russie qui renoue avec le capitalisme monopolistique détat. Je perçois la jubilation du commentateur sportif devant la promesse dune si exaltante compétition.
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