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Article : Vie et mort effrénées de la modernité

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Dévoration de soi-même

jc

  13/08/2024

En prolongement de mes commentaires de  https://www.dedefensa.org/article/le-temps-se-contracte-lhistoire-accelere

PhG : "La sagesse, aujourd'hui,c'est l'audace de la pensée".

Thom : "(...) car la vie, c'est bien connu, s'entre-dévore.". Pour lui la dévoration de soi-même est un phénomène général :

"L'assertion de nature translogique : "Le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale."

Il suit par analogie qu'elle est aussi à la base de l'embryologie sociale si l'on accepte -mon cas- que : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés.".

Bref les sociétés et les civilisations naissent, vivent et meurent, comme tout être vivant (*), mais -c'est mon point de vue- la vie ne s'arrêtera pas pour autant, ce sera la fin d'un monde mais pas la fin du monde (**).

Pour Thom le prédateur affamé est virtuellement sa propre proie (il désire sa proie plus que lui-même) jusqu'à ce qu'il rencontre une proie réelle qu'il capture et dont il se nourrit (il modélise ce qu'il appelle le lacet de prédation par la catastrophe "fronce").

Le capitalisme néo-libéral du Système américaniste est en train de perdre une à une (et de plus en plus vite) les proies dont il se nourrit : le Moyen-Orient, le Brésil, l'Inde, bientôt l'Ukraine et, le dernier mais pas le moindre, la Russie.

Pour moi c'est l'UE -au moins dans son état d'hébétude actuel- qui restera la dernière proie du Système US avant que ce dernier se dévore lui-même.

(*) : Le modèle universel.

On peut se faire une idée de ce modèle universel par la métaphore que voici : d'où provient en dernière analyse, la vie sur notre planète ? Du flux continuel d'énergie lumineuse émis par le soleil. Les photons solaires arrivés au contact du sol ou de l'eau des océans, y sont immédiatement stoppés et leur énergie se dégrade brutalement en énergie thermique. Il en résulte que la surface de discontinuité définie par la terre et l'eau est aussi une onde de choc, une véritable falaise où s'effondre la néguentropie du rayonnement solaire. On peut considérer la vie comme une érosion en quelque sorte souterraine de cette falaise qui lisse la discontinuité. Une plante par exemple, n'est autre chose qu'un déferlement de la terre en direction de la lumière et la structure ramifiante des tiges et des racines est celle même qu'on observera sur un cours d'eau ravinant la falaise et finissant sur un cône d'éboulis. Les plastides, véritables pièges à photons, sont les orifices minuscules où s'amorce cette circulation souterraine. L'énergie stockée sous la forme noble d'énergie chimique,
commence sa lente dégradation. Comme un fluide, elle dévale
souterrainement la falaise et sa circulation réalise à l'envers la pyramide écologique des êtres vivants. Chaque espèce vivante est une singularité structurellement stable, une chréode de cette circulation. De même qu'en Hydrodynamique, en régime de turbulence, l'énergie s'écoule des oscillateurs de basse fréquence vers les oscillateurs à haute fréquence pour finir dans le chaos thermique, ainsi dans la vie, les êtres à métabolisme lent (végétaux) sont la proie de ceux à métabolisme plus rapide (animaux)."

(**) "De même qu'on commence à se rendre compte que le génome des Eukariotes est très différent de celui des Prokariotes, parce qu'il ne remplit pas les mêmes fonctions, on pourrait bien un jour s'apercevoir que ce ne sont pas les molécules qui font la vie, mais au contraire la vie qui façonne les molécules."

Dévoration de soi-même.1

jc

  13/08/2024

La Chine me semble toute désignée pour prendre la suite des USA dans la conduite des affaires du monde.

Choisira-t-elle la voie nihiliste ou reviendra-t-elle à son antique sagesse ?

PhG n'est pas optimiste.

"Nous avons cité l’intervention de l’officiel chinois avec une intention à l’esprit, ne doutant pas un instant de la sincérité de son propos, et de la véracité de sa propre conviction, dans l’exposé qu’il fit des intentions de la Chine, de l’Asie, et de l’antique sagesse de cette partie du monde. Nous reconnaissons d’autant plus tout cela que nous pouvons dire notre conviction que l’intervenant se trompait, qu’il se trompe en croyant qu’un modèle de civilisation asiatique rénové s’imposera rapidement, à côté du modèle occidentaliste, éventuellement pour le concurrencer et le remplacer. (...) Par conséquent, le Chinois aurait bien du mal, s’il y parvenait jamais, à développer son propre modèle, à moins d’en faire une caricature complaisante du modèle de l’occidentalisme. (...) C’est dire que, de ce point de vue, – et sans préjuger, surtout pas, de l’avenir, – c’est dire que notre Chinois sera emporté comme les autres et qu’il devra subir d’abord cette chute eschatologique avant de songer à se mettre à l’ouvrage."

https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-subvertie )