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Article : Vision idyllique du système BMD en Europe

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L'Europe, cette grande énigme pour les Américains

Jean-Philippe Immarigeon

  19/03/2007

Bonjour,

Il n’y a pas simplement de l’ethnocentrisme dans l’attitude américaine, il y a une sorte d’anthropomorphisme au sens où, comme je le relève dans “American parano” en citant Clémenceau et Tardieu (c’est donc une très vieille histoire), les Américains ne ramènent pas simplement le monde à eux, ils se projettent dans le monde comme si celui-ci était exactement comme eux. Ils sont le monde et le “Rest of the world” est le “Rien du monde”.

Pour les BMD, je pense qu’au-delà d’un machiavélisme dont ils sont bien incapables, et de la volonté certaine de foutre le bordel en Europe, il y a leur vision de la “Frontière” de nouveau à l’oeuvre chez eux (Mexique), leur principal allié (Mur de Sharon) et dont ils n’imaginent pas que les Européens en soient non pas exclus (ils veulent sincèrement notre bien tout autant que le leur, d’ailleurs on parle du même) mais étrangers. Les Américains ne comprennent et ne comprendront jamais cet “au-delà” de la paix européenne et de la suppression des frontières européennes (voir Kagan), frontières internes et d’une certaine mesure frontière extérieure.

Pour comprendre les Etats-Unis, il faut toujours se placer de leur point de vue. Ils ont déclenché une réaction russe qu’il n’avaient ni anticipé ni réellement programmé, mais qu’ils comprennent parfaitement. Les menaces de “retargeting” des missiles russes ne leur paraissent pas choquantes. En revanche, la volonté de l’Europe de ne pas revenir à la logique de la Frontière leur est incompréhensible. D’où “l’aveuglement” du Pentagone, simplement parce que la pensée américaine est une pensée fermée, incapable d’admettre qu’il existe d’autres valeurs, et en particulier des valeurs européennes.

Il est donc parfaitement inutile encore une fois de tenter de raisonner les Américains, la seule chose qu’il faudra bien finir pas faire, parce que nous aurons tout essayé, sera un jour de leur dire franchement “Merde !” et de leur claquer la porte au nez.

D’ici là, le grande et subtile Nicole Bacharan aura vidé son sac de haine contre les Français et les Européens, et épuisé son vocabulaire et ses néologismes (munichois, antisémites, pacifistes honteux, etc… Voir ma critique de “Pourquoi nous avons besoin des Américains” : “Vive l’atlantisme pop corn !”, http://americanparano.blog.fr )