• Parmi les signatures régulières que nous affectionnons et auxquelles nous prêtons grande attention sur le net, il y a celle du russe Dimitri Orlov. • Il est le créateur d’une forme de pensée que l’on pourrait désigner comme une “science de circonstance”, une “science” suscitée par les circonstances même que nous traversons et que nous décrivons et désignons nous-mêmes comme la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES) : la “collapsologie”, ou “science de l’effondrement”. • Nous pensons que suivre régulièrement ses écrits est d’un intérêt qui rencontre complètement l’orientation de dedefensa.org : cela peut être fait grâce à nos excellents rapports avec Le Sakerfrancophone, qui reprend systématiquement les textes d’Orlov (en général deux par semaine) et les traduit en français. • Avec l’accord du Sakerfrancophone, que nous remercions bien chaleureusement, nous allons donc reprendre les textes d’Orlov dans cette rubrique propre intitulée “Le monde d’Orlov”. • Son fonctionnement est régi par les mêmes règles que celui d’Ouverture Libre mais cette rubrique a désormais une place structurelle dans dedefensa.org. • Le premier texte, une interview d’Orlov par Le Sakerfrancophone du 15 juin 2016, à l’occasion de la sortie en français du livre d’Orlov (Les cinq stades de l’effondrement aux éditions Le retour aux Sources) sert parfaitement de présentation de cet auteur.

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Rapport sur les progrès de l’OMS    25/02/2025

Il s’agit simplement d’un rapport d’étape, car il est encore trop tôt pour dire quelle sera la conclusion finale de l’opération militaire spéciale (OMS) russe dans l’ancienne Ukraine et, surtout, où la Russie choisira de tracer la ligne entre le monde russe qu’elle tient pour sacré et le champ sauvage à l’ouest de celui-ci, qu’elle décidera de ne pas considérer comme intéressant. Mais il n’est pas trop tôt pour dire que l’opération semble être un succès. L’objectif principal de l’OMS était de protéger les Russes sur l’ancien territoire ukrainien, qui ne souhaitaient pas accepter l’idéologie néonazie de la junte banderiste. (Stepan Bandera est le grand héros ukrainien célébré par le régime de Kiev. Il est en fait un assassin, un terroriste condamné à mort, peine commuée ensuite en prison à vie en Pologne, puis libéré lorsque l’Allemagne nazie envahit la Pologne. Il a ensuite travaillé avec les nazis allemands pour perpétuer des actes de génocide, contre les Juifs, les Polonais, les Russes et d’autres minorités, qui ont même choqué les nazis allemands eux-mêmes. Après la guerre, il s’enfuit à Munich, où il fut éliminé par un agent du KGB.) (Suite)

Le tsunami de la dette fédérale US menace    19/02/2025

La nouvelle administration Trump agit aussi rapidement que possible pour réduire les dépenses publiques et augmenter les recettes publiques : • De nombreux nouveaux droits de douane sont introduits pour réduire le déficit commercial tout en augmentant les recettes publiques. • Des efforts sont déployés pour que les membres de l’OTAN paient plus cher les armes fabriquées aux États-Unis. • Les ministères fédéraux sont soumis à des audits (l’USAID a déjà été démantelée ; d’autres ministères font la queue devant l’abattoir) à la recherche de corruption, de blanchiment d’argent et de gaspillage. • Des milliers d’employés fédéraux ont reçu une généreuse prime pour démissionner volontairement, tandis que plusieurs autres ont déjà été licenciés. • Les États-Unis ne soutiendront plus l’ancienne Ukraine, n’introduiront pas de troupes sur l’ancien territoire ukrainien, ne respecteront pas leurs engagements de défense mutuelle en vertu du chapitre 5 de la charte de l’OTAN et feront de leur mieux pour mettre fin à leur guerre par procuration contre la Russie. On parle encore de « contenir la Chine », mais cela ne devrait pas aller bien au-delà de quelques nouveaux droits de douane que la Chine peut ignorer (les échanges commerciaux avec les États-Unis ne représentent désormais que 5 % du total des échanges de la Chine). Comme pour la plupart des choses américaines, la raison de ces mesures désespérées est d’ordre financier : le gouvernement fédéral américain est à court d’argent. Le problème n’est pas tant la dette à long terme que la dette à court terme, qui doit être refinancée immédiatement, ainsi que la tendance générale à la stagnation des recettes et à l’explosion du déficit budgétaire. Depuis le début de l’exercice (d’octobre à janvier), les recettes se sont élevées à 1 596 milliards de dollars, soit un montant nominalement supérieur aux 1 584 milliards de l’année dernière, mais qui, corrigé de l’inflation, représente en réalité une baisse. Pendant ce temps, les dépenses augmentent à pas de géant, s’élevant à 2 435 milliards de dollars depuis le début de l’exercice contre 2 116 milliards de dollars il y a un an. Au cours des 12 derniers mois, les recettes se sont élevées à 4 929 milliards de dollars tandis que les dépenses ont atteint 7 064 milliards de dollars, soit un déficit budgétaire de 43 %. Le moment où le gouvernement américain dépensera deux fois plus qu’il ne gagne et empruntera le reste est proche ! Pendant ce temps, au cours des 12 derniers mois, il a dépensé 23,6 % du total en paiements d’intérêts. Le moment où un quart de toutes les dépenses sera consacré aux paiements d’intérêts sera bientôt atteint ! (Suite)

Trois semaines et Trump triomphant    15/02/2025

L’expérience historique récente montre que les présidents américains gériatriques vont de la catatonie (Biden) à la manie (Trump), mais qu’ils sont tout de même de vieux fous séniles. Et alors qu’un tel jugement pouvait être fait automatiquement simplement en regardant et en écoutant Biden, lors de l’évaluation de Trump, il est essentiel de s’en tenir strictement à l’Écriture : « Vous les reconnaîtrez à leurs œuvres. Cueille-t-on des raisins sur des épines ou des figues sur des ronces ? » (Matthieu 7:16) Au cours des trois dernières semaines, les épines et les ronces ont reçu une sacrée raclée ; mais cherchons des raisins et des figues pour voir s’il y en a. 1. Trump a exigé que le Danemark lui cède le Groenland, qui est danois depuis qu’Eric le Rouge, alias Eirikr rauði Þorvaldsson (les lettres bizarres de son nom reflètent un défaut d’élocution dû à l’absence de dents causée par le scorbut), y a débarqué vers 950 après J.-C. et lui a donné son nom actuel (il était vert à l’époque grâce au réchauffement climatique, mais il est aujourd’hui essentiellement blanc parce que nous traversons une ère glaciaire). La première ministre danoise (qui a toutes ses dents mais qui bafouille encore) se plaignait en pleurant à qui voulait l’entendre, puis disait « Nej ! ». C’est l’équivalent danois de « Niet ! ». – ce qui n’est pas aussi percutant, mais tout de même assez efficace. Le monarque danois a pris la décision sans précédent d’ajouter un ours polaire à son emblème royal. Courageux, courageux monarque ! Le Groenland reste danois. Pas de changement. 2. Trump a déclaré que les cartels de la drogue mexicains étaient des organisations terroristes. Les dirigeants des cartels de la drogue ont-ils agréé avec anxiété en se cachant les yeux ? Non, ils ne l’ont pas fait. La nouvelle guerre de l’opium se poursuivra comme avant. Auparavant, d’énormes profits étaient tirés de l’héroïne afghane, transportée par avion par l’armée américaine via le camp Bondsteel au Kosovo, mais le fentanyl synthétique est arrivé, beaucoup moins cher et beaucoup plus puissant (et mortel). Le problème, c’est que les profits générés par le fentanyl ne sont pas allés aux bonnes personnes. Cela pourrait peut-être changer à l’avenir, mais pour l’instant, rien ne change. (Suite)

La fin du “soft power” de l’Amérique    11/02/2025

Comme le monde change vite ! Il me semble qu’hier encore, les responsables américains sillonnaient la planète et ne cessaient de parler d’un « ordre international fondé sur des règles » qui offrait de savoureuses friandises à ceux qui s’y conformaient. Diverses personnalités européennes et américaines ne cessaient d’évoquer les « valeurs universelles » ou d’autres termes du même genre : adhérez à ces valeurs et ils vous accepteront dans leur petit club bien chic. L’USAID/CIA a gaspillé des milliards pour déstabiliser politiquement des pays du monde entier qui voulaient suivre leur propre voie et, en particulier, a dépensé une somme d’argent vraiment gigantesque pour la machine de propagande ukrainienne qui diffusait des mensonges et des fabrications 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à propos du conflit armé en cours dans ce pays. Aujourd’hui, l’USAID est fermée, les agents de la CIA se voient offrir une retraite anticipée et de grands changements se préparent au sein du département d’État américain et d’autres agences fédérales. Musk et ses sbires, mandatés par Trump, s’attaquent à l’État profond avec une boule de démolition. Quel que soit le résultat, il est peu probable que la machine bureaucratique américaine soit particulièrement fonctionnelle à l’avenir. Tout le “soft power” américain, qui a permis de faire danser la plupart des pays du monde au son du violon américain, est en train de s’épuiser. Les gens du monde entier se regardent avec une incompréhension muette : L’Amérique est-elle vraiment finie ? C’est probablement le cas : l’histoire a pris un tournant. Les États-Unis, qui étaient, il n’y a pas si longtemps, un coin du monde dont on parlait peu, sont sortis indemnes des décombres de la Seconde Guerre mondiale et sont devenus une superpuissance militaire, industrielle et financière. Quatre-vingts ans plus tard, la superpuissance industrielle est devenue la Chine, la superpuissance militaire est devenue la Russie et les États-Unis sont toujours une superpuissance financière… jusqu’à lundi prochain au moins et probablement plus longtemps encore. (Suite)

Donald pond un œuf    05/02/2025

La semaine dernière, j’ai esquissé la fin du jeu pour l’ancienne Ukraine et j’ai proposé ce que Trump doit faire pour que cela se produise, ce qui n’est pas grand-chose : « Qu’est-ce que Trump doit faire, concrètement, pour que tout cela se produise ? Il n’a rien à faire ! Plus précisément, il n’a pas à envoyer plus d’argent ou d’armes au régime de Kiev et celui-ci se repliera comme une chaise pliante dans un sous-sol d’église. Mais il serait utile qu’il dise certaines choses, comme “Zelensky n’est pas le président, son mandat a expiré en mai dernier” et “Nous n’avons personne à qui parler à Kiev”. Ensuite, Trump pourrait se laver les mains de tout le gâchis ukrainien : “J’ai dit à Poutine, tu l’as cassé, tu le répares”. » Trump a effectivement mis fin à toute aide américaine à Kiev, ce qui est louable. Mais au lieu de s’occuper du reste, Trump a fait irruption avec ce qui suit [22 janvier 2025] : « Je ne cherche pas à causer des ennuis à la Russie. J’aime le peuple russe et j’ai toujours eu de très bonnes relatiins avec le président Poutine, – cela malgré les FUMISTERIES de la Gauche radicale sur la Russie. Nous ne devons jamais oublier que la Russie nous a aidés à gagner la Seconde Guerre mondiale , perdant 60 millions de morts. Tout cela étant dit, je vais faire à la Russie, dont l’économie s’effondre et au président Poutine une très grande FAVEUR. Réglez tout maintenant et ARRETEZ cette guerre ridicule qui ne peut Qu’ALLER DE PIRE EN PIRE. Si vous ne faites pzas cet “accord”, et très vite, je n’aurais d’autre choix que d’augmenter les taxes, les droits de douaneet lescsanctions sur tout ce que la Russie vend aux Ettats-Unis, et diversautres pays participant à ces  transactions. Finissons-en avec cette guerre, qui n’aurait jamais commencé si j’avais été président. Nous pouvons le faire d’une façon aisée, ou bien d’une façon beauciup plus dure, – et la façon facile est toujours la meilleure. Il est temps de “CONCLURE UN MARCHE”. PAS UNE VIE DE PLUS NE DOIT ÊTRE PERDUE !!! » En lisant cette courte missive, vous serez peut-être en mesure de la comprendre d’un point de vue occidental, mais il vous manquerait une appréciation du côté russe, car cela nécessite un contexte historique et culturel qui semble avoir été oublié en Occident. (Suite)

Qu’est-ce que l’ancienne Ukraine ?    28/01/2025

Il y a deux jours, le monde a assisté avec une impatience totalement imméritée à la relève de la garde dans le majestueux dôme de Washington, la rotonde du capitole. Des serments ont été prononcés et trois révérends – un juif, un protestant et un catholique – ont entonné leurs bénédictions, conformément à la signification latine originelle du mot « inauguration », qui est la recherche de signes d’approbation divine. Mais qu’y a-t-il à approuver ? Certes, la république bananière américaine est toujours aux affaires, avec son trait essentiel de politique bipolaire : Trump a immédiatement annulé une série de décrets de Biden, tout comme Biden l’avait fait avec les siens. À certains égards, ce revirement va dans une direction plus saine. Proclamer que l’humanité n’est constituée que de deux sexes (le terme « genre » devrait être proscrit) est une bonne chose, mais, comme l’a fait remarquer de manière poignante le président du parlement russe, cela ne rendra pas leurs testicules à ceux qui se les sont fait couper, comme cela s’est produit avec le fils d’Elon Musk, ce qui a provoqué la colère justifiée de ce dernier. Toutefois, compte tenu de l’état bipolaire du pays, cette simple déclaration de bon sens est susceptible d’entraîner de nombreux conflits et litiges, générant beaucoup de chaleur et peu de lumière. D’autres initiatives de Trump semblent vouées à l’échec dès le départ. (Suite)

L’impérialisme US fond à vue d’œil    22/01/2025

Cinq jours à peine nous séparent du début du règne de l’empereur Donald Ier et de sa joyeuse bande de milliardaires, et le monde entier est en proie à de folles attentes quant à ses nouvelles et excellentes aventures. Donald Ier a déjà annoncé qu’il prévoyait d’étendre son domaine au Canada, au Groenland, au canal de Panama et peut-être aux États du nord du Mexique. Partout dans le monde, les gens se grattent la tête, se demandant ce que tout cela peut bien signifier. Qu’en est-il de l’inviolabilité des frontières nationales ? Qu’en est-il de la souveraineté nationale ? Quelqu’un a-t-il lu la charte des Nations unies récemment ? Vaut-elle encore la peine d’être lue ? Ils ne devraient pas s’en préoccuper. L’empereur élu Donald est une pipelette, un vantard et un moulin à paroles connu dans le monde entier et tout ce qui sort de sa bouche doit être divisé par au moins mille. Assécher le marais de Washington ? Non, il est toujours aussi fécond et fétide et ne cesse de s’étendre. Mettre fin à la guerre en Ukraine dans les 24 heures ? Non, la dernière promesse est de le faire en six mois. Rendre à l’Amérique sa grandeur ? Peut-être, mais les Américains sont beaucoup trop ignorants, gros et paresseux, alors donnons des visas 1HB à un million d’Indiens et laissons-les essayer. Et ainsi de suite… Mais tout cela n’est que poudre aux yeux et grandiloquence, ce qui, en Amérique, est considéré comme cascher en tant qu’ingrédient principal des campagnes politiques. Après tout, personne en Amérique n’a jamais été abattu pour avoir rompu ses promesses électorales et mentir en se présentant à une élection est considéré comme… eh bien… mentir en se présentant à une élection parce que les candidats qui ne mentent pas ne sont même pas pris au sérieux. C’est la culture politique de l’endroit. Certains appellent ça la « démocratie ». Pas moi. (Suite)

Place aux milliardaires !    14/01/2025

L’entourage présidentiel de Trump (le terme « cabinet » semble plutôt limité dans sa portée) comprend un sacré assemblage de milliardaires. La liste comprend Elon Musk (363 milliards de dollars), Donald lui-même (6,3 milliards de dollars), Warren Stephens (3,4 milliards de dollars), Linda McMahon (3 milliards de dollars), Jared Isaacman (1,7 milliard de dollars), Howard Lutnick (1,5 milliard de dollars), Doug Burgum (1,1 milliard de dollars), Vivek Ramaswamy (1 milliard de dollars), Steven Witkoff (1 milliard de dollars) et Scott Bessent (fortune inconnue, supposée colossale). Cet assemblage d’individus très riches qui se voient confier des nominations politiques est totalement inédit dans les annales des administrations présidentielles américaines. Musk est l’exception évidente, puisqu’il est beaucoup plus riche que tous les autres réunis, mais il est remarquable qu’ils soient tous milliardaires. Pourquoi les sacs d’argent géants et surchargés sont-ils attirés par Trump comme des papillons de nuit par une flamme ? Qu’est-ce qui pourrait les motiver à reprendre le drapeau déchu du service gouvernemental et à se mettre en marche ? Qu’espèrent-ils gagner ? Que craignent-ils de perdre ? (Suite)

Bienvenue dans le deuxième quart du siècle    04/01/2025

omment se fait-il que le passage à l’an 2000 était censé être un événement bouleversant, alors que le passage du premier quart du XXIe siècle est généralement considéré comme un non-événement ? Et ce, en dépit du fait que le monde a changé de manière spectaculaire et que cela est devenu évident au moment où le calendrier s’est approché de la ligne de démarcation entre le premier et le deuxième « trimestre » du XXIème siècle ? Je me contenterai ici d’énumérer quelques changements évidents qui se sont produits. Pour de nombreuses personnes dans le monde, ces changements sont évidents, tandis que d’autres se complaisent dans le déni. Voici un top 10 de ce à quoi je pense que nous devrions nous attendre au cours du deuxième trimestre du XXIème siècle. 1).Les États-Unis ne seront plus une puissance industrielle mondiale. Ils resteront une puissance régionale, mais il est difficile de prédire pour combien de temps. La production industrielle américaine a stagné depuis le début du siècle, alors que d’autres pays ont fait un bond en avant. La production industrielle américaine a augmenté de 10% depuis le passage à l’an 2000 et de 0% depuis 2019. Pendant ce temps, depuis le début du siècle, la Chine a connu une croissance de près de 1 000%, la Russie de plus de 200% et l’Inde de plus de 320%. Les pays dits « développés » (États-Unis et Europe occidentale) n’ont pas connu de croissance depuis 2019. Les économies d’Europe occidentale ont toutes atteint leur pic en 2007-2008, à l’exception de l’Allemagne, qui a atteint son apogée en 2017. L’Italie est le patient le plus malade du groupe, sa production industrielle ayant diminué d’un quart depuis le début du siècle. 2). Les États-Unis ne seront plus une superpuissance militaire. Ils ne sont pas compétitifs tant au niveau de la production d’armes (la Russie peut produire des obus d’artillerie dix fois plus vite) qu’au niveau du développement d’armes (ils n’ont pas réussi à mettre au point des systèmes d’armes hypersoniques utilisables et sont très en retard dans le domaine de la technologie de défense antimissile). Son principal investissement dans la puissance maritime réside dans ses groupes de porte-avions, qui ont été rendus obsolètes par les armes de précision à longue portée, capables de couler un porte-avions à distance de sécurité. Sa dissuasion nucléaire est trop ancienne pour être considérée comme fiable. L’ensemble de l’establishment de la défense américaine, à commencer par le Pentagone, les entreprises de défense et une grande partie du Congrès américain, est totalement corrompu. (Suite)

Négocier à partir d’une position d’insignifiance    31/12/2024

Alors que la date de la seconde investiture de Trump approche, certains chroniqueurs consacrent de plus en plus de temps au sujet des négociations de paix que Trump entamera avec Poutine pour mettre fin au conflit en Ukraine. Tous partent du principe que Trump peut obtenir de précieuses concessions de la part de Poutine. Le NYT a admis pour la première fois que le patient (l’Ukraine) est mort et commence à sentir, et qu’il est temps pour eux de commencer à planifier la phase d’après-guerre du conflit. Voici un aperçu des offres que ces chroniqueurs considèrent comme possibles. Les experts ne voient que quatre versions de l’accord à signer, qui doit garantir la sécurité de l’Ukraine d’une manière ou d’une autre (pour s’assurer que l’« agression russe » reste sous contrôle). 1). La Russie conserve les anciens territoires ukrainiens qu’elle a libérés jusqu’à présent, tandis que le reste de l’Ukraine adhère à l’OTAN. Mais il n’y a pas de consensus au sein de l’OTAN sur l’adhésion de l’Ukraine et, surtout, Trump s’y oppose. Et tout cela n’est pas pertinent puisque la position russe depuis 1991 est que l’Ukraine doit être militairement neutre et n’être membre d’aucun bloc militaire ou d’aucune alliance. Rayons d’emblée ce point de la liste : quiconque utilise les mots « Ukraine » et « OTAN » dans la même phrase vous fait perdre votre temps. 2). La Russie conserve les territoires anciennement ukrainiens qu’elle a libérés jusqu’à présent, tandis que le reste de l’Ukraine doit être patrouillé par un consortium de forces de maintien de la paix européennes. Cela semble raisonnable à première vue, puisque Trump n’enverra certainement pas de forces américaines pour faire ce sale boulot, sauf que… la position russe depuis 1991 est que l’Ukraine doit être militairement neutre et n’être membre d’aucun bloc militaire ou d’aucune alliance. Et la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne le qualifie pas de neutre ; par conséquent, ces forces seront envoyées à Dieu ou Allah ou autre dès leur arrivée et, par conséquent, les envoyer en Ukraine n’est certainement pas un pas en avant vers la paix. Rayez également celle-ci de la liste : quiconque suggère le déploiement de forces de maintien de la paix européennes en Ukraine vous fait perdre votre temps. (Suite)

L’Orechnik russe : pas nucléaire mais atomique    25/12/2024

Prenez une bobine de cuivre, montez-la sur un arbre et reliez les deux extrémités à des balais glissant sur des contacts annulaires reliés à un ampèremètre. Faites tourner la bobine à l’aide d’un moteur électrique à grande vitesse, puis arrêtez-la brusquement. À ce moment précis, l’ampèremètre enregistre une impulsion de courant électrique brève mais parfaitement détectable. D’où vient ce courant, étant donné qu’il n’y a rien dans cette installation qui produise une force électromotrice ? La réponse est qu’il provient de l’inertie des électrons. Dans un métal, on peut imaginer, au sens figuré, que les électrons forment un liquide électronique qui se balade entre les noyaux atomiques du réseau cristallin du métal. Lorsque la bobine est mise en rotation, ils prennent de la vitesse avec les protons et les neutrons qui forment les noyaux atomiques. Contrairement aux noyaux, ils ne sont pas liés au réseau cristallin et peuvent parcourir une certaine distance par inertie après l’arrêt brutal de l’objet. (Pour ceux qui l’auraient oublié, l’inertie est égale à la masse multipliée par la vitesse : p=mv.) Les électrons étant chargés (négativement), ils génèrent un courant électrique lorsqu’ils se déplacent. C’est ce que l’ampèremètre enregistre lorsque la rotation de la bobine est arrêtée. Il suffit que les électrons se déplacent beaucoup pour produire un effet important. À une densité de courant électrique de 10 ampères par millimètre carré, les électrons dérivent à travers un fil de cuivre à une vitesse de seulement 1 millimètre par seconde, mais cela suffit à faire fondre le fil. Imaginez maintenant l’effet si la vitesse n’est pas de 1 millimètre mais de 3 kilomètres par seconde (ou Mach 10), soit 3 000 000 de fois plus rapide, comme c’est le cas lorsque l’ogive d’un missile Oreshnik s’écrase sur le sol. (Suite)

Au diable la géopolitique    17/12/2024

Tout le monde a été surpris par l’effondrement rapide du gouvernement en Syrie. L’effondrement politique est souvent ainsi : tant que les statues sont sur les places, que les drapeaux flottent sur les bâtiments publics et que les portraits sont sur les murs à l’intérieur, tout le monde suppose que le régime qu’elles symbolisent est plus stable que jamais. Les sondages d’opinion démontrent un soutien sans faille de la population au régime, mais cela est trompeur : à mesure que la fin d’un régime approche, celui-ci s’efforce de réprimer les parties les plus virulentes de l’opposition afin de sauver les apparences. Bachar Assad était un grand dirigeant – jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Il a gagné la guerre civile, reconquis des territoires sur ISIS et l’a en grande partie éliminé. Il a certes reçu l’aide des Iraniens et des Russes, mais c’est à lui, à son armée et à son gouvernement que revient l’essentiel du mérite. Les États-Unis, en revanche, qui ont lutté pendant deux ans pour faire quelque chose contre ISIS en Irak ou en Syrie, ne méritent aucun crédit. Les États-Unis ont complètement échoué, et les Russes ont réussi là où les États-Unis avaient échoué. L’un des principaux problèmes est qu’Assad, après avoir gagné, s’est reposé sur ses lauriers au lieu de réformer la politique et de réécrire la constitution pour qu’elle soit inclusive pour l’ensemble de la population. Au lieu de cela, il a passé son temps à remplir le nid de son clan alaouite tout en s’aliénant davantage les sunnites et les kurdes de la population. En conséquence, son gouvernement a progressivement perdu le soutien de toutes les parties de la population disparate – non seulement les sunnites et les kurdes, mais aussi les druzes, les chrétiens, les chiites, les yézidis, etc. (Suite)

Aller au-delà du nucléaire    04/12/2024

Le 21 novembre 2024, la Russie a testé son nouveau système de missiles à portée intermédiaire, baptisé « Oreshnik » par ses concepteurs. Elle en avait le droit depuis que Donald Trump s’est retiré unilatéralement du traité sur les missiles à portée intermédiaire en Europe (INF), mais n’avait pas fait usage de ce droit jusqu’à présent. La position de la Russie était qu’elle ne violerait pas le traité INF tant que les États-Unis ne le feraient pas, ce que ces derniers ont fait récemment en installant leur Aegis Ashore en Pologne, qui est un système de défense aérienne et, en tant que tel, totalement obsolète et inutile, mais qui peut également tirer des missiles de croisière Tomahawk offensifs. Les médias occidentaux ont rapporté la frappe d’Oreshnik comme une attaque contre la ville de Dnipro, qui est en fait Dniepropetrovsk. Elle a été fondée en 1776 sur ordre du prince Potemkine et devait devenir la troisième capitale méridionale de l’Empire russe, après Saint-Pétersbourg et Moscou. Initialement nommée Yekaterinoslav, en l’honneur de la Grande Catherine, elle a été rebaptisée Dniepropetrovsk par les bolcheviks en 1926. La frappe d’Oreshnik n’a pas touché cette ville. C’était une infox. La frappe d’Oreshnik concernait une usine de la taille d’une ville, appelée Yuzhmash, située près de la ville de Dniepropetrovsk. L’usine était si grande qu’elle disposait de son propre système de transport. Elle fabriquait des ICBMs à l’époque soviétique. À son apogée, elle en produisait 100 par an, soit un tous les trois jours. Sous la direction de l’Ukraine, l’usine a dépéri et, bien que certaines sociétés de défense américaines se soient intéressées à elle et y aient même investi des fonds, ceux-ci ont probablement été volés, comme tout ce qui se passe en Ukraine ces jours-ci. L’Oreshnik est un nouveau système, développé au cours des dernières années et testé pour la première fois lors de cette frappe sur Yuzhmash, qu’il a réduit en miettes et même pulvérisé. L’Oreshnik est une fusée non nucléaire à combustible solide dotée de six véhicules de rentrée hypersoniques. Lors de la rentrée, les six projectiles manœuvrent violemment et accélèrent jusqu’à Mach 10, ce qui les rend impossibles à intercepter, quelle que soit la technologie existante ou envisagée. Très précise, elle a une force de frappe équivalente à son poids en TNT et la concentre sur une petite zone. Son rayon d’action comprend toute l’Europe, y compris le Royaume-Uni, et, s’il est lancé depuis l’Extrême-Orient russe, le Japon, la Corée du Sud et la majeure partie de l’Alaska. (Suite)

Perestroïka, perestrelka & pereklichka USA    27/11/2024

Si vous suivez l’actualité, vous avez peut-être remarqué que les États-Unis semblent être à l’aube d’un événement qui pourrait bien s’avérer être la deuxième révolution américaine. Le nouveau président élu veut démanteler l’État profond et a rassemblé une liste de réformateurs courageux pour réformer le système washingtonien, caractérisé par l’escroquerie et la corruption généralisées. Bien entendu, les personnes qui ont bénéficié de cette corruption ne se laissent pas faire et élaborent des plans pour contrecarrer les moindres actions de la nouvelle administration, voire pour l’éliminer physiquement. Le monde entier observe et se demande si le président élu sera capable de survivre aux tentatives d’assassinat suffisamment longtemps pour entrer en fonction. Cette deuxième révolution américaine est-elle vraiment nécessaire ? Oui, elle l’est.  Pour ne citer que quelques petits problèmes qui ne demandent qu’à être résolus : • Le système médical américain équivaut à une taxe de 25 % sur tous ceux qui paient des impôts – une dépense d’une ampleur stupéfiante – mais produit des résultats sanitaires pires que ceux de Cuba, de nombreuses personnes n’ayant même pas accès aux soins de santé les plus élémentaires. • Le budget de la défense américaine dépasse celui de la plupart des autres pays du monde réunis, mais il accuse aujourd’hui un retard d’au moins deux décennies sur ses pairs en matière de développement d’armements. Par exemple, la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran et, à ce jour, l’Inde disposent de la technologie des fusées hypersoniques, mais pas les États-Unis. (Suite)

Thanksgiving et les dindes européennes    20/11/2024

Les dindes mènent généralement une vie heureuse et paisible, ignorant tout de leur sort à l’approche de la fête de ThanksgivingCe n’est pas le cas des dindes de l’Union européenne : un sentiment de panique était palpable parmi les animaux de compagnie européens de Washington lors de leur dernière réunion à Budapest. Nombre d’entre eux n’avaient même pas l’intention de se rendre à Budapest, estimant que la politique de Victor Orbán était inacceptable.C’est un Européen qui privilégie la Hongrie, ce qui n’est déjà pas si mal, mais en plus, il veut commercer avec la Russie. Il n’a pas le choix : les oléoducs de l’ère soviétique qui approvisionnent la Hongrie en pétrole et en gaz naturel traversent d’est en ouest l’ancienne République socialiste soviétique d’Ukraine. La Hongrie travaille également avec l’entreprise russe Rosatom à la construction de la centrale nucléaire de Paks-2 (Paksi-2 Atomerőmű en hongrois). C’est encore pire (les bons Européens sont censés sanctionner la Russie, pas conclure des accords commerciaux à long terme avec elle), mais Orbán est également fermement décidé à ne pas fournir d’armes au régime de Kiev. C’est compréhensible : étant donné que le régime de Kiev viole les droits de l’importante communauté hongroise dans l’ouest de l’Ukraine, il est plus un ennemi qu’un ami pour les Hongrois. Les grands de l’UE avaient une excellente raison d’assister à la réunion de Budapest : de juillet à décembre de cette année, la Hongrie assure la présidence du Conseil de l’Union européenne. Et pourtant, ces mêmes grands de l’UE étaient tout à fait opposés à se rendre à Budapest – pendant un certain temps – parce qu’Orbán est un apostat de l’idéologie officielle de l’Union européenne, qui exige une peur et une haine inconditionnelles de la Russie ainsi qu’un amour et un soutien inconditionnels envers le régime de Kiev. Et en plus, Orbán est aussi (hélas !) un conservateur ! Une seule chose leur a fait changer d’avis : le résultat de l’élection présidentielle aux États-Unis, qui a été remportée par le vieux showman et magnat des casinos Donald Trump. Orbán est le grand ami de Trump, il a soutenu sa campagne depuis le début et il est en passe de devenir son homme en Europe. Lors de la réunion, Orbán avait l’air suffisant – comme un chat qui vient de manger un canari – mais il a lui aussi un problème : il n’a pas réussi à convaincre le régime de Kiev de maintenir le gazoduc russe ouvert après le 31 décembre (cela nécessiterait la négociation et la signature d’un nouveau contrat entre l’Ukraine et la Russie, et ces deux pays ne se parlent même pas). Oh, et il n’y a pas d’autre source de gaz naturel disponible pour la Hongrie. (Suite)

Que deviendra l'égrégore américain ?    06/11/2024

La majeure partie de l'humanité est inconsciente du fait qu'elle vit et se déplace dans un monde de fantasmagorie, dans lequel son sens de l'identité nationale, les lois qu'elle a intériorisées et selon lesquelles elle vit, et même les mots qu'elle utilise pour se décrire, sont déterminés, dans une mesure assez surprenante, non par une quelconque considération rationnelle, mais par les résultats de rituels magiques qui ont été exécutés pour la première fois dans un passé lointain et qui continuent d'être exécutés aujourd'hui. Bien que nous souhaitions nous considérer comme pleinement rationnels et motivés par des calculs d'intérêt personnel et par des conceptions du bien individuel et du bien public, il est assez difficile de nier que nous sommes régulièrement confrontés à diverses formes de psychose de groupe : obsessions, fixations, engouements, attachements émotionnels, dévouements... fanatisme.  Nier l'existence de ces forces puissantes, c'est nier la nature humaine, et donc la réalité. Il s'avère que l'empiriste sceptique pur et dur conduit à l'aveuglette, incapable de voir l'invisible et pourtant si important terrain psychologique. Et si le refus de percevoir et d'aborder correctement les questions de psychologie individuelle donne généralement lieu à des échecs personnels et à des tragédies mineures, un tel aveuglement volontaire en ce qui concerne la psychologie de groupe peut conduire à des résultats arbitrairement horribles. Pour nous permettre de percevoir et de comprendre les choses invisibles, nous sommes obligés de conceptualiser des objets dont l'existence ne peut être vérifiée de manière indépendante mais peut seulement être déduite de leurs influences observables, de la même manière que les physiciens déduisent l'existence des particules subatomiques. Il est donc entendu qu'en dehors de notre perception physique, il existe des entités artificielles générées par la dévotion, l'enthousiasme ou le fanatisme, traditionnellement appelées égrégores. Le mot vient du grec et signifie « ceux qui veillent ». Les égrégores sont les cœurs battants de tous les grands courants de la psychologie de groupe ou de masse, qu'ils soient bons ou mauvais. (Suite)

Chaos incontrôlé    30/10/2024

C’est un désastre qui se prépare depuis 80 ans. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis étaient pratiquement seuls en tant que puissance économique. Représentant 50 % du PIB mondial, ils détenaient 80 % des réserves mondiales de devises fortes. En 2024, la part des États-Unis dans l’économie mondiale est tombée à 14,76 % (chiffre calculé à partir des données fournies par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international). Mais même ce chiffre est trompeur, car 20 % de l’économie américaine est constituée de ce que l’on appelle par l’acronyme FIRE (Finance, Insurance, Real Estate) : finance, assurance et immobilier. Ce sont des parasites improductifs de l’économie productive. Les soins de santé sont un autre parasite improductif : ridiculement surévalués, ils représentent près d’un quart de toutes les dépenses aux États-Unis. Ni les ressources consommées par l’industrie FIRE, ni les dépenses de santé ne contribuent beaucoup à la position des États-Unis dans l’économie mondiale. Si l’on tient compte de ces éléments, la part des États-Unis dans l’économie mondiale se réduit à un peu plus de 8 %. Bien qu’elle soit loin d’être négligeable, cette part est loin d’être suffisante pour donner aux États-Unis une majorité de voix ou un droit de veto dans les affaires mondiales. La tragédie de cette situation est que l’état d’esprit des Américains, en particulier de ceux qui occupent des postes à responsabilité à Washington, n’a pas été en mesure de s’adapter à cette évolution. Leur mentalité semble figée pour toujours : ils croient qu’ils peuvent encore dicter leurs conditions au monde entier et ils ont de plus en plus de mal à dissimuler le fait que la quasi-totalité du monde (à quelques exceptions notables près) se sent désormais libre de les ignorer. (Suite)

Le plan de paix et de trahison de Zelenski    23/10/2024

Le 16 octobre, le non-président (son mandat a expiré en mai) de la non-Ukraine (tous les territoires et populations les plus précieux font désormais partie de la Russie) a prononcé un discours devant le non-parlement (le mandat parlementaire a expiré en août). Ce discours était consacré à un « plan pour la victoire » – mais il faudra traduire le terme « victoire » en ukrainien pour savoir ce qu’il signifie, car il n’a certainement pas la même signification que le mot « victoire » en anglais ou en français. Le terme ukrainien pour « victoire » est « peremoha » et, dans le contexte ukrainien, il est étroitement lié à un autre mot – « zrada » – qui signifie « trahison ». En Ukraine, chaque fois que la victoire semble en vue, cela implique automatiquement que la trahison est au coin de la rue. Si cela semble un peu mystérieux, c’est parce que c’est le cas : la mystérieuse volonté d’autodestruction de l’Ukraine est à l’œuvre depuis que cette nation encore naissante a surgi de manière inattendue il y a un peu plus de trois décennies, à la suite de la prise de pouvoir cynique de Boris Eltsine. Pour s’en convaincre, il suffit de retracer la trajectoire de l’Ukraine au cours de cette période. Elle est passée de la partie la plus prospère et la plus industrialisée de l’URSS à la deuxième nation la plus pauvre d’Europe (la Moldavie est la plus pauvre). Le passage de la « peremoha » à la « zrada » est prévisible. Voici un exemple typique. Les troupes ukrainiennes reçoivent de l’Occident de nombreuses armes antichars et sont prêtes à aller détruire des chars russes – la « peremoha » est à portée de main ! Mais voilà qu’un groupe d’officiers ukrainiens vend ces armes à un narcotrafic mexicain et s’envole pour Monaco afin d’y faire la fête sur un yacht de luxe avec des prostituées et de la poudre. C’est ça, la « zrada ». Tous les autres Ukrainiens sont envieux, car ils auraient eux aussi aimé être aussi intelligents et impitoyables et se retrouver à Monaco pour fêter l’événement sur un yacht de luxe avec des prostituées et de la poudre. Mais au lieu de cela, ils doivent aller s’asseoir dans des tranchées crasseuses au front, sans bénéficier d’armes antichars. Il faut comprendre que dans la mentalité ukrainienne, la « zrada » n’est pas le résultat d’une défaillance morale personnelle, mais s’apparente à une force naturelle intégrée dans la structure de la société ukrainienne. (Suite)

Chaos incontrôlé    16/10/2024

Il s’agit d’un désastre qui se prépare depuis 80 ans, depuis la victoire américaine de la Seconde Guerre mondiale, dont les conséquences ont donné aux États-Unis le privilège exorbitant d’imprimer de l’argent sans limite, renforcé par des bombardements et des invasions pratiquement ininterrompus. Depuis l’invasion de l’Afghanistan en octobre 2001, tout ce que l’armée américaine a touché au cours de ces années a été réduit en poussière. Les échecs des États-Unis à fomenter le chaos ne se sont pas limités à la sphère militaire : leurs tentatives de semer le chaos politique ont été tout aussi inefficaces. Le lancement de l’opération militaire spéciale russe visant à démilitariser et à dénazifier l’Ukraine au début de 2022 a été un signal pour le monde entier : plus personne n’a besoin d’obéir aux États-Unis ! Mais perdre le contrôle de ses adversaires est, dans une certaine mesure, prévisible et ce n’est même pas le pire. Ce qui est encore plus grave, c’est que les Washingtoniens sont en train de perdre le contrôle de leurs alliés, sur les ressources desquels ils se sont appuyés dans leur quête désormais frustrée de domination mondiale. (Suite)

Vous êtes bipés !    09/10/2024

La semaine dernière, des milliers de téléavertisseurs ont explosé au Liban, mutilant des centaines de personnes et en tuant des dizaines d’autres. Il s’agissait d’une attaque terroriste à grande échelle visant les membres du Hezbollah – le Parti de Dieu, un parti islamiste chiite libanais – tout en épargnant les médecins travaillant dans les hôpitaux libanais, qui avaient été avertis de rendre leurs téléavertisseurs à l’avance par des parties encore inconnues. Les téléavertisseurs qui ont explosé contenaient des piles contenant une petite quantité de tétranitrate de pentaérythritol, ou PETN, un explosif puissant, qui était incorporé dans le processus de fabrication des piles. Le PETN est une poudre non volatile et est très difficile à détecter en petites quantités, surtout s’il est encapsulé dans le corps en plastique d’une pile. (Suite)