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16732• Quelle époque ! Et dans quels temps vivons-nous ? • L’on pourrait répondre : “dans nos temps-devenus-fous”, mais ce serait insuffisant, indication du caractère principal de “nos temps” mais nullement leur description ni leur explication. • Nous développons donc ici une explication conceptuelle plus ambitieuse, que nous avons déjà souvent effleurée en décrivant tel ou tel aspect de “la crise”, “des crises”, etc. • Notre hypothèse est celle de la “structure crisique”, c’est-à-dire l’idée que le temps et la forme des événements, et par conséquent l’espace également, ne sont que crisiques et rien d’autre. • Il s’agit au fond d’une adaptation de la composante dynamique de l’univers (temps, espace et matière) transposée à une période tout à fait particulière, si particulière que la torsion des trois composants (temps, événements, espace) institue une autre dimension, nous faisant passer en une “période métahistorique”, métaphysique directement accessible. • Nous offrons une description de la structure crisique, composée de crises diverses qui, dans cette séquence, n’ont ni début ni fin, mais dépendent toutes de la Grande Crise d’Effondrement du Système, cette GCES devenant une sorte de “crise-Dieu” à laquelle tout nous renvoie. • Pour nous, cette révolution structurelle décisive, préparée par divers événements (diverses crises) s’est faite avec l’ensemble Covid-wokenisme apparu en 2020, – dont il est évidemment complètement inutile de chercher une explication historique et rationnelle, – ni du Covid, ni du wokenisme, ni du reste.
18 décembre 2021 – Nous allons travailler à partir d’une page du ‘Journal-dde.crisis’ de Philippe Grasset, du 2 mars 2021, avec reprise en extraits de certains passages. (Dans ce cas, il y a intervention de l’auteur à la première personne du singulier). Il s’agit de préciser, éventuellement de développer un phénomène dont nous avons eu peu à peu la perception depuis le début de l’année 2020, année du début de la crise-Covid et de l’aggravation de la crise de l’américanisme avec la défaite de Trump et l’élection de Biden.
(On notera que l’on dit ici “aggravation” alors que la défaite de Trump était attendue par la plupart des commentateurs-Système comme la fin de ce qu’ils percevaient de la crise de l’américanisme, entièrement et sottement certes mise “au crédit” du seul Trump, presque comme un “accident” populiste dont Biden allait “réparer” les effets. L’exemple est parfait des illusions des partisans du Système, progressistes-sociétaux [wokenisme] renforcés des progressistes-sanitaires [Covid])
Le passage ci-après introduit notre sujet par une remarque qui reste complètement valable, d’une perception de “la crise” :
« Nous avons, vous peut-être et moi sans aucun doute, par instants qui ne sont pas si éloignés cette impression [ de séquences] de vide. Pour moi, c’est ‘rien à écrire’, rien qui soit d’un réel intérêt, ou bien qui découvre quelque interrogation, qui retienne l’intérêt d’une façon un peu différente des sottises dormitives, [convulsives et] mensongère de la presseSystème ; alors qu’autour de vous, partout règne “la crise”, même si vous la percevez en plusieurs “crises”, ce qui est déjà la preuve d’une bonne lucidité. C’est un sentiment que j’ai plus d’une fois ressenti, ces derniers temps, depuis que “règne ‘la crise’”. Bien sûr, il y a [notamment et le plus souvent] les obsédantes comptabilités [covidiennes, – mesures, vaccins, etc., –], les épisodes grotesques et fous de la crise de l’américanisme, mais tout cela se répète, de plus en plus indescriptible à force d’être répétitif. Et pourtant, se dit-on, quelle crise ! »
Proposons cette définition intuitive de l’atmosphère (“atmosphère crisique” ?) ainsi identifiée : « Dans une époque où triomphe absolument la communication, la perception subjective (la psychologie) joue absolument un rôle fondamental pour l’appréciation, sinon la compréhension de la démence crisique caractérisant absolument notre époque. » C’est bien entendu volontairement qu’il y a dans cette phrase, cette répétition du mot ‘absolument’, introduisant bien entendu la notion d’absolu. La chose, cette présence qu’on qualifierait paradoxalement d’“implicitement explicite” de l’absolu dans notre perception apparaît comme un signe des temps-devenus-fous, selon une expression que nous affectionnons depuis quelques temps (devenus-fous) ; c’est-à-dire, plus majestueusement dit, “cette présence ‘implicitement explicite’ de l’absolu dans notre perception” comme un signe du Temps lorsqu’il est convoqué et interrogé dans sa fonction suprême d’une des structures de la perception métaphysique du monde plutôt que dans sa fonction cosmologique de constituant d’un univers qui n’a plus la pseudo-éternité du pseudo-matérialisme partout en déroute pour protéger sa quasi-sacralité du déni d’un sacré transcendant.
Nous mettons à part dans cette démarche notre concept de “Grande Crise d’Effondrement du Système”, ou GCES, qui est certes un concept opérationnel mais qui ne s définit pas précisément pour ce qu’il est lui-même, comme s’il s’était lui-même institué en ‘Cause Première’ du domaine crisique que nous explorons. Nous l’avons proposé et tenté de l’expliciter dans cette rubrique ‘Glossaire.dde’, et cela est une chose. Nous voudrions ajouter ici que l’observation que nous en faisons aujourd’hui, qui est nouvelle et en fonction du concept nouveau de “structure crisique” que nous traitons ici, est que cette GCES devient à cette lumière un concept qui s’institue comme absolu, qui s’est installé absolu selon une mécanique métaphysique inédite ; donc un concept qui nous dépasse, qui vit de sa propre vie, qui est absolument transcendant.
L’absolutisme qui nous dépasse du concept-GCES nous permet d’avoir une solide fondation sur laquelle nous appuyer, une référence inexpugnable. Cette fondation est d’une forme puissante et harmonieuse par rapport aux circonstances, et elle supporte notre pression d’appui justement parce qu’elle nous dépasse en tant que concept transcendant nous dépasse. En quelque sorte, le concept-GCES se montre comme quelque chose d’extérieur et de supérieur à nous, trop grand et trop haut pour que nous nous laissions aller à désespérer de ne pas le percevoir complètement, de ne pas comprendre rationnellement et historiquement cette Grande Crise. Nous acceptons son empire sans en comprendre, ni l’origine, ni les mécanismes, simplement parce que son essence supérieure impose notre acquiescement.
Nous vivons sous son emprise, à son ombre, et peut-être aussi, et surtout même, psychologiquement et intellectuellement sous sa protection. Si l’on veut, tout se passe comme si l’on pourrait se dire : “Je perçois entièrement nombre de crises mais je ne les comprends pas ; cette impuissance, terrible en elle-même si elle est ramenée à elle-même, devient complètement accessoire dès lors qu’il y a la GCES dont je sais que je ne peux la comprendre parce qu’elle me dépasse, et dont j’ai l’intuition que ce dépassement est vertueux et absolument nécessaire”. L’incompréhension que nous avons de la GCES serait paradoxalement (pour la perception de la raison-courante, sinon -subvertie) rassurante. La GCES est comme le Dieu d’une foi (d’une confiance, ou ‘fides’ à notre sens le plus large, dépassant toute religion) dont la production terrestre serait “la crise” : elle nous garantit que cette foi n’est pas faussaire. A chaque occasion où nous nous heurtons à une crise d’une façon qui est psychologiquement et intellectuellement une impasse pour notre perception et notre intellect, il nous reste la ressource ultime et absolument libératrice pour la poursuite psychologique et intellectuelle de notre enquête et de notre quête, – ceci, cette simple phrase : “Mais il y a la GCES et nous lui renvoyons cette impasse”.
C’est à partir de cette base solide que nous développons cette réflexion qui doit elle-même devenir conceptuelle. Elle est considérée à partir de l’axiome fondateur que le concept de “crise” a changé de nature, sans aucun doute depuis l’attaque du 11 septembre 2001 : le concept de “crise” ne donnera pas un de ses héritiers que serait la “structure crisique”, mais il féconde notre entreprise en nous permettant la création d’un concept nouveau qui est la “structure crisique”. La GCES est ainsi la garante de notre liberté de créer dans le domaine du phénomène crisique, mais aussi les limites qui lui sont imposées pour que notre liberté ne devienne pas chaos de l’hybris humain et ne nous entraîne pas dans les vertiges de la folie de nos simulacres. Elle est le “Dieu de la crise”, “notre Dieu”, – la “crise-Dieu”.
A ce point de notre entrée dans le sujet, il nous apparaît que notre principal problème dans l’entame de l’exploration du phénomène crisique spécifique envisagé (“structure crisique”) est justement l’appréciation, sinon la compréhension du phénomène crisique en général. Il s’agit bien d’abord d’un exercice de définition, nécessaire pour aider notre perception et parvenir à cette identification extraordinaire ; car il est bien de notre conviction sans hésiter que nous ne vivons pas une crise, ou une succession de crises selon la définition classique du phénomène-“crise”.
Pour mieux nous faire comprendre et nous comprendre nous-même en nous expliquant (!) plutôt intuitivement, nous dirions qu’il existe désormais un “phénomène crisique” qui a remplacé la crise, ou la succession de crises au sens classique. Nous sommes dans une “époque crisique”, où le “phénomène crisique” remplace, avec des caractères spécifiques nouveaux, “la crise, ou la succession de crises au sens classique”. Un processus, une continuité dynamique remplace ce qui est d’abord entendu (une “crise”) comme un événement brutal, avec un surgissement soudain et une envolée paroxystique, un paroxysme, et surtout une fin selon telle ou telle orientation, fût-ce d’apaisement ou de catastrophe. Le processus dit de “structure crisique” ne surgit pas soudainement de lui-même ni n’a en lui-même de fin programmé et automatique ; à cet égard il doit renvoyer à “Dieu” (la GCES) qui, seul, décide et ordonne...
Cette question de la “structure crisique” a pris toute sa consistance dans notre appréciation à la suite d’une relecture récente du ‘chapô’ de présentation du site, en tête de la page d’accueil . Nous reprendrions ici le phrasé initial de PhG puisqu’il s’agit d’une démarche où le hasard, la flânerie intellectuelle et l’expérience passive, et surtout, espérons-le, l’intuition, sont les facteurs moteurs essentiels. PhG parle donc,
« ...je dirais de la relecture, ‘par le plus grand des hasards’ selon un constant courant de curiosité justement hasardeuse (“humain, trop humain” ?), mais peut-être bien moi-même orienté vers cela par une intuition, ‘haute’ bien entendu, ou/et quelque force extérieure (on me connait, je me connais à cet égard). »
Si l’on relit le dernier paragraphe du ‘chapô’, tel que nous le reproduisons ci-dessous, on “sent” littéralement qu’il doit exister des orientations nouvelles pour une perception différente, plus conceptuelle, plus structurée et plus ambitieuse, de la dynamique des événements. (C’est à ce point de la pensée qu’il faut s’interroger sur la possibilité, sinon la probabilité de l’importance considérable de l’intuition dans un temps-devenu-fou où la raison-devenue-folle [raison-subvertie jusqu’à ne rien se contrôler d’elle-même] a perdu toute pertinence, toute légitimité de jugement.)
Pour autant, et cela justifie encore plus l’hypothèse de l’intuition, on ne voit dans ce texte aucune précision dans le sens de la définition de ces “orientations nouvelles” ; un constat, rien d’autre, une étiquette, une interrogation éventuelle quoique nullement pressante, aucune exploration du contenu du constat, aucune lecture éclairée de l’étiquette, aucune réponse à l’interrogation.
Un point important à noter est que ce ‘chapô’ de présentation du site date de la mise en place de la nouvelle formule graphique et structurelle du site, en septembre 2015 ; qu’à cette occasion, la main était guidée, par rapport aux événements, pour esquisser la perspective où se situerait ce qui serait une nouvelle définition du site, ou plutôt une définition “avancée”, “développée” en fonction des événements, par rapport à ce qu’il en était quinze ans plus tôt. De ce point de vue, on peut avancer l’hypothèse de la prémonition, et elle doit être conçue comme accomplie inconsciemment, sans conscience de sa signification, comme toute prémonition devrait être pour prétendre à sa condition d’événement para-normal d’une normalité en crise totalitaire...
« Pour ce qui concerne la situation présente du site, en fonction des plus récents évènements et de la façon dont ils sont appréhendés par nous, ce qui était en gestation depuis plusieurs années et s’est imposé par la pratique elle-même devient une évidence : dedefensa.org, ou dd&e (dedefensa & eurostratégie) est devenu un site dont la mission est clairement : “La crisologie de notre temps”.
» • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique.
» • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition.
» • Dans l’esprit de la chose, [la “crise”] doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom. »
Lorsque nous écrivons plus haut “on ne voit aucune précision dans le sens de la définition de ces ‘orientations nouvelles’ ; un constat, rien d’autre, une étiquette, une interrogation, aucune exploration du contenu du constat, aucune lecture éclairée de l’étiquette, aucune réponse à l’interrogation...”, – nous découvrons que nous avons été conduit à dire implicitement qu’il n’existe aucune possibilité ni volonté d’“exploration” sérieuse, audacieuse, aventurière, ouverte à tous les possibles et même au-delà, et surtout au-delà de “tous les possibles” ; aucune exploration du concept “crise”, de ce qu’est une “crise”, et surtout cette hypothèse générale qui vous fait de l’œil, qui suppose un déplacement ontologique par définition décisif, et qui peut être explicitée en détails de cette façon :
• la transmutation du concept opérationnel de “crise” dans une époque si torrentielle, qui en fait si grand usage sinon usage exclusif de tout autre composant du temps historique, qui fait que “la crise” est désormais au-delà d’elle-même, qui fait qu’elle est devenue l’être même de cette “époque si torrentielle” ;
• ... ainsi, “la crise” devenue le Temps lui-même, bien au-delà et au-dessus de ce qu’on pourrait nommer (je suis sûr que cela a été fait dans l’une ou l’autre des chroniques du site), – un “temps crisique” passant d’un temps historique à un temps nécessairement métahistorique.
Notre “époque si torrentielle”, puisque devenue “époque crisique”, ne fait usage que de cela, de la crise, et elle n’est que crise. Dans une telle expansion de son domaine au-delà de toutes les frontières du temps et jusqu’à transmuter le temps lui-même en un Temps qui n’est fait que de crises, la “crise” classiquement conçue a donc effectivement et nécessairement changé de nature. On dira alors qu’elle a effectivement changé de nature et l’on tiendra que cette hypothèse n’en est plus une, qu’elle est devenue une évidence dans toute sa force. C’est cette évidence-là qu’il faut étudier.
A cette lumière, on donnera par conséquent cette définition de la “crisologie” :
« La science intuitive du phénomène de la crise, c’est-à-dire l’acquisition d’une connaissance par l’intuition appuyée sur l’expérience pour le domaine de l’humain ; soutenue par un savoir d’origine ancestrale sinon éternel, extrahumain et au-dessus de l’humain, qui nous est donnée sans reconnaissance ni autorisation de notre conscience (“à l’insu de mon plein gré” comme dit l’autre), sans aucun savoir ni connaissance, – au-delà, [c’est-à-dire décisivement] dans l’inconnaissance pure. »
C’est alors que vient (revient) sous notre plume, presque comme aimantée par elle pour qu’elle puisse la restituer, tant elle nous inspire et ne cesse de nous enrichir, cette citation souvent faite, dont on a souvent dit et redit dans nos écrits le mystère qu’on ressent comme divin et le stupéfiant hermétisme suggérant les plus hautes audaces dont la pensée pourrait être capable sans en rien savoir de rationnel bien sûr, cette sorte de sentiment donné à l’esprit et absolument assuré, que notre non-compréhension est déjà, en soi, comme l’esquisse d’un au-delà de la compréhension, là où se trouvent l’inconnaissance nécessaire à toute tentative vers l’au-delà, – « ayant renoncé à tout savoir positif », et cela dit par qui l’on sait...
« C’est alors seulement que, dépassant le monde où l’on est vu et où l’on voit, Moïse pénètre dans la Ténèbre véritablement mystique de l’inconnaissance : c’est là qu’il fait taire tout savoir positif, qu’il échappe entièrement à toute saisie et à toute vision, car il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, car il ne s’appartient plus lui-même ni n’appartient à rien d’étranger, uni par le meilleur de lui-même à Celui qui échappe à toute inconnaissance, ayant renoncé à tout savoir positif, et grâce à cette inconnaissance même connaissant par-delà toute intelligence. » (Pseudo-Denys l’Aéropage)
Entretemps et dans le droit fil de cette réflexion qui s’étend sur le temps crisique devenu le Temps lui-même qui échappe complètement à nos médiocres et renégats temps-devenus-fous par sa dimension métahistorique, une expression s’est peu à peu imposée à nous dans les laps d’un temps en évolution décisive, elle s’est imposée pour témoigner dans les mots des caractères nouveaux, étranges et extraordinaires, du Temps ainsi transformé, pour trouver enfin une représentation écrite de l’évolution métaphysique de la forme du Temps transmuté : “structure crisique”. Cette expression, déjà réalisée par l’évolution de l’esprit, a trouvé son emploi opérationnel avec cette composante majeure de la Grande Crise qu’est la crise du Covid, avec son complément du wokenisme qui participe de la même forme crisique, – pour la première fois dans un texte ce 19 février 2021, puis dans un texte de ce 1er mars 2021 où, en plus, sont proposés le rappel de l’origine maistrienne de cette sorte de transmutation, ainsi que des étapes intermédiaires et formatives telles que le ‘tourbillon crisique’ et la contraction du Temps :
• « A cet égard, la crise-Covid est absolument sans précédent ni équivalent d’aucune sorte dans la mesure où elle impose ce que nous nommerions une ‘structure crisique’... »
• « Ce fait en dit long : qu’un texte allemand, intéressant par rapport aux événements courants et concernant la situation européenne dans la structure crisique du Covid, passe par une traduction et une publication aux USA, avant de venir en France, mère de toutes les révolutions-contestations en Europe...... »
• « C’est bien dans cette combinaison d’événements que l’on trouve les signes de ce que nous décrivons très vaguement et en l’absence de références plus précises, comme une dynamique événementielle d’une dimension et d’une orientation qui dépasse les actes et les volontés humaines, et toutes les tentatives d’organisation (y compris, ô combien, les tentatives complotistes). Nous sommes dans un temps maistrien (de Maistre), où le Temps se contracte au gré du ‘tourbillon crisique’ qui acquiert désormais, depuis Trump-2016 pour commencer et depuis la Covid-2020 pour s’installer d’une façon absolument structurelle, jusqu’à former une structure crisique où nous évoluons. »
Nous avons déjà rencontré le problème, nous l’avons effleuré, nous avons tenté de l’identifier, tenté de le fixer, tenté de le définir, etc., toujours avec des expressions approchantes. Nous pensions deviner intuitivement sa composition, sa importance, son ontologie même ; tout cela, rappelant des tentatives structurelles, au moins à trois reprises entre 2011 et 2014 (mais plus rien après et jusqu’à nous...), ces effleurements accouchant des observations citées dans notre ‘chapô’ de présentation dont on a rappelé qu’il date de septembre 2015, c’est-à-dire d’après ces tentatives...
(Ce que nous voulons dire est que le concept était dans notre esprit, mais nous n’en mesurions ni l’importance, ni la profondeur dans sa haute fonction. Il nous manquait l’intuition qui vient de dehors de nous. L’emploi du passé dans ces remarques signifie que nous jugeons qu’avec les constats faits aujourd’hui, c’est “l’intuition venu du dehors” qui parle, – ou l’“intuition haute“, comme nous la nommons également. C’est une affirmation qui n’engage que nous, notre “pari pascalien” continué si l’on veut, – car nous sommes dans une époque sans-réalité, sans-vérité, sans-rien à cet égard, où c’est à chacun de mener une bataille pour ce que nous nommons la vérité-de-situation, – nous expliquant à ce propos dans notre Glossaire.dde qui constitue notre arsenal dialectique.)
On cite ici un passage du dernier texte de cette séquence (du 3 novembre 2014), qui cite lui-même les deux précédentes occurrences et l’expression vient sous notre plume (soit “infrastructure”, soit “structure” d’ailleurs) sans que nous nous y arrêtions plus que cela.
« Ce que nous voulons observer ici, c’est le rapport de ce phénomène structurellement nouveau d’un “bloc antiSystème” en cours d’institutionnalisation et d’affirmation en tant que tel avec ce que nous nommons l’“infrastructure crisique”, qui ne cesse de se renforcer. Pour ce dernier point, il s’agissait du constat que l’activisme constamment paroxystique du Système ne cesse de susciter des crises successives dont aucune ne s’apaise, ayant ainsi créé depuis plusieurs années (depuis 2008-2009 d’une façon systématique et paroxystique) que cette orientation est en marche, une “infrastructure crisique” qui finit par former non plus l’essentiel mais la seule caractérisation possible, conjoncturellement et surtout structurellement, des relations internationales.
» Nous identifiions ce phénomène dès le 14 juin 2011, en notant la modification radicale du concept de crise à cette occasion : “Notre époque a changé la définition de l’événement qu’est une “crise”, en allongeant indéfiniment un phénomène caractérisé initialement par sa brièveté, en l’“institutionnalisant” par la durée, en le structurant en une “structure crisique” qui caractérise la situation du monde.” Quant au concept d’“infrastructure crisique”, la première définition que nous en donnions date du 27 mars 2013 : “[...N]ous dirions que nous assistons à une sorte de “solidification” des crises, d’éléments instables et de courte durée qu’elles étaient en éléments stables et de très longue durée, finissant ainsi par devenir la substance même d’une base fondamentale de la situation générale. [...] Il n’y a donc plus addition de crises, enchaînement de crises, temps [nouveau] caractérisé par la crise, – il y a autre chose, il y a une substance absolument nouvelle, d’une très grande force d’influence qui fait que tout ce qui se passe ne peut être que crisique. Tout ce qui naît, tout ce qui s’installe, tout ce qui se développe dans cette infrastructure devient instantanément “crise”.»
Ce à quoi nous voulons aboutir pour cette esquisse de réflexion extrêmement théoriques et sans doute même ésotériques, qui trouvera sans aucun doute des prolongements et des approfondissement, c’est justement d’une façon contrastée à une sorte de constat opérationnel. Nous avons complètement et absolument conscience qu’il s’agit d’une tentative d’incarner une sensation sourde, indéfinie, insaisissable, mais par contre sensation très pressante et ressentie comme d’une très grande puissance et d’un poids considérable. Cela fait croire à sa pérennité et non plus et pas du tout à un avatar de passage. Cette pérennisation conduit à penser qu’il s’agit là d’une nouvelle formule de structuration du temps et des événements mêlés, permettant de mieux appréhender et comprendre le phénomène général où nous évoluons, et qui évolue lui-même selon ses propres lois.
C’est dans ce cadre et selon cette logique de constat que l’on présente cette hypothèse-devenue-évidence d’une structure crisique, qui est à la fois la structure du temps et la structure des événements que nous connaissons présentement, selon une forme semblable sinon commune, ce qui implique que les deux sont intimement mêlés jusqu’à être transmutés en une seule entité. De ce fait, la structure crisique modifie complètement la forme et l’opérationnalité de ce qu’on nomme “crise”, cela permettant de comprendre l’évolution présente.
Bien entendu, la forme des crises en cours (Covid, système de l’américanisme notamment) a nécessairement facilité et accéléré, et accélère toujours plus cette transmutation, – sinon, pourquoi seraient-elles là, sous la forme qu’elles prennent ? – par leurs caractères très diversifiés, très imprévisibles, très longs, complètement insaisissable et hors de tout contrôle, affectant des domaines complètement inattendus, insaisissables sinon incompréhensibles par la seule raison, prenant des apparences grotesques, des voies de simulacres, des arguments absurdes, de bêtise pure, des affirmations de pure bouffonnerie et si contents de l’être...
La disparition complète de toute référence pour suggérer et structurer la réalité, encore plus la vérité, avec le développement antagoniste et exponentiel de la communication offrant de multiples versions possibles de la réalité/de la vérité, avec narrative, simulacres, etc., complète ce dispositif en dissimulant la structure crisique pour ce qu’elle est, sa progression se faisant alors en mode dissimulé, derrière un mur opaque de bavardages échevelés, théories extraordinairement complexes et vaines, idéologies folles et vides, bêtise galopante et sdi satisfaite d’elle-même, etc..
Dans ce cadre, la structure crisique prive “la crise” de tous ses caractères habituels, de développement très rapides et identifiables, de paroxysmes explosifs, d’apaisements libérateurs qui suivent ces paroxysmes. Les crises sont, dans la structure crisique, désormais comme un habillage permanent, une intégration constante jusqu’à l’air que nous respirons, qui ne nous heurte pas avec brutalité et sur un sujet donné par instants explosifs mais exerce une constante pression sur nous et demande que nous réglions notre respiration sur leur rythme sous peine de perdre le souffle.
Littéralement et pour reprendre cette analogie, la structure crisique nous oblige constamment, et produit cette conséquence que le fait de la ‘crise’ est devenu une fonction crisique qui nous est aussi nécessaire que l’air que nous respirons, et que nous absorbons exactement comme nous absorbons l’air pour notre respiration. Nous ne respirons pas en répétant constamment la formule chimique de l’air ; nous n’absorbons pas la crise en répétant constamment sur quoi elle porte et comment elle se manifeste. En un mot, nous vivons de l’air du temps et de la structure crisique du Temps sans nous en rendre compte une seule seconde.
A côté de cela, bien entendu et comme déjà signalé plus haut, nous ne cessons de discuter des apparences disparates et futiles de cette structure crisique, d’en démêler les fils en les emmêlant, d’en désigner triomphalement les instigateurs là où il n’y a rien à instiguer. Comme on l’a dit, tout cela est vain pour ce qui est du but affiché. Ce n’est pas “comprendre ‘la crise’”, tout cela, chose d’ailleurs de peu d’intérêt dans l’univers général de la structure crisique ; c’est assurer la fonction essentielle d’exhaler, presque d’exsuder la tension extraordinaire à laquelle est silencieusement soumise notre psychologie, qui suit effectivement le rythme de cette structure crisique et s’inscrit dans le cadre de ce que nous nommons la GCES, ultime ordonnateur de la structure crisique contenant tout le reste, sorte de “Dieu-crise”, cause et matrice de toutes les crises.
Dans de telles conditions, on peut aisément comprendre que rien de compréhensible, rien de signifiant ne peut sortir de ces enchaînements crisiques tant que la Grande Crise ne s’est pas manifestée dans toute la puissance de l’effondrement du Système qu’elle suscite. De même, aucune des thèses surgies de ce chaos, aucun de ces “complots” qui sont bien entendu des conséquences de la dynamique crisique (comme on prend un train en marche) et nullement des causes, rien ne peut prétendre à une capacité structurante sérieuse. Tous ces projets, complots et thèses, sont marqués par un négativisme absolu, un entropisme exalté exprimés au travers d’utopies trompeuses comme autant de simulacres et de théâtres d’ombres. Que ce soit le Covid, le wokenisme, le ‘ReSet’ ou l’Intelligence Artificielle du Monopoly des GAFAM, rien ne peut arrêter la structure crisique devenue structure d’anéantissement du Système ; au contraire, tous ces braves petiots soldats de leur ‘Brave New World’ travaillent avec un zèle émouvant à la destruction de ce qu’ils prétendent construire.
Nous terminons, une fois n’est pas coutume, sur un extrait d’un des nombreux textes que nous employons pour susciter des donations pour notre site. En général, les arguments sont convenus, pas nécessairement exaltants. Dans ce cas, ils conviennent à notre sujet en fixant exactement le seul rôle de “résistance” que l’on peut jouer efficacement, à l’aide de l’outil exceptionnel qu’est la publication indépendante d’outil d’information, profitant des facilités de travail et de diffusion de la communication-internet, en toute et complète indépendance, dans souci d’aucun de ces pouvoirs qui sont autant d’impostures enrobées de simulacres, et « qui ne signifient rien », et qui exercent leur tyrannie sans but, sans y rien comprendre, sans en rien attendre...
« Et que croyez-vus que font les crises innombrables exsudées par ce que nous nommons “structure crisique”, qui nous étouffent justement, tous autant que nous sommes, nous repoussant dans le désordre de la pensée, dans l’invocation de chimères sans espoir ? Que croyez-vous qu’elles fassent entre l’‘Omicron’ Covid-21 (nouvelle trouvaille) et l’Ukraine des innombrables Guerres-mondiales-pour-demain, nos dernières “crises du jour” comme on dit “plat du jour” ? Elles caracolent, elles ricanent, elles persiflent, elles détruisent tout, elles nous déstructurent, – car elles ne manquent pas d’air, elles !...
» Seuls des acteurs-observateurs comme [‘dedefensa.org’ pour ce cas de l’argumentation] peuvent jouer un rôle utile, non pour exciter les esprits dans l’irrationalité des anathèmes sans fondement et des appels aux armes sans armes ni quelque projet valide d’action ; non pour résoudre ni freiner frontalement ces crises car nous n’avons pas cette prétention et savons bien que là n’est pas l’issue, qu’il s’agit d’une bien tactique hasardeuse et sans dessein stratégique... Seuls des acteurs-observateurs comme comme [‘dedefensa.org’ pour ce cas de l’argumentation] peuvent jouer le seul rôle qui importe, qui est de contribuer à faire dérailler ces crises, à les faire bondir follement au paroxysme de leur surpuissance, là où s’enclenche la mécanique fatale pour elles de leur autodestruction. »
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